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Vélib' : 15 ans après son arrivée à Paris, le vélo gris a bien changé

Il y a quinze ans jour pour jour, le 15 juillet 2007, Vélib' – le service parisien de location de vélos en libre-service – était inauguré à Paris. Une réussite, malgré quelques déconvenues, désormais disponible dans 55 villes de la métropole parisienne.

Joyeux anniversaire ! Quinze ans que le vélo gris, devenu vert et bleu, circule dans les rues parisiennes et désormais franciliennes. Retour dans les grandes lignes sur ce que fut et ce qu'est devenu le Vélib' parisien, à l'occasion de l'anniversaire de son inauguration ce jeudi 15 juillet.

9.000 vélos sous JC Decaux

A l'époque, c'est JC Decaux qui avait remporté l'appel d'offres parisien pour un marché de dix ans, couplé avec le contrat de l'affichage publicitaire de la Ville de Paris. Dès l'inauguration du service, 7.500 bicyclettes étaient disponibles dans 750 stations, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Dès lors, le service n'a cessé de s'étendre aux communes limitrophes, d'abord à Boulogne-Billancourt puis à d'autres villes des Hauts-de-Seine (92) comme Issy-les-Moulineaux, Vanves, Levallois-Perret, Clichy-la-Garenne ou encore Neuilly-sur-Seine, puis aux autres départements voisins. 

L'histoire du Vélib' gris s'est finalement achevé dix ans plus tard à la fin du contrat, à la suite de l'attribution du marché au consortium Smovengo, qui reprend les rênes le 1er janvier 2018. Le service disposait alors de près de 9.000 vélos en service et de 41.101 bornes, réparties dans 1.263 stations.

20.000 vélos sous Smovengo

A cette date, petite révolution, le Vélib' quitte donc sa robe grise et se pare de vert et de bleu. Une nouvelle version censée être moins lourde, plus moderne et surtout disponible en deux modèles : l'un mécanique et l'autre électrique.

Mais tout ne se passe pas comme prévu, après des retards au démarrage et des difficultés pour remplacer l'intégralité des bornes Vélib' qui existaient sous JC Decaux, à tel point que les abonnés sont remboursés de leurs premiers mois de contrat et qu'un plan de sortie de crise est lancé.

Pour autant, en parallèle, l’engouement pour le vélo explose dans la région et le besoin des Franciliens d'avoir accès à un mode de transport économique et écologique ne faiblit pas, poussant les pouvoirs publics à mettre la pression sur ce service particulièrement plébiscité.

Pour faciliter les trajets plus longs sans perdre de son attrait écologique, Vélib' déploie 35 % de vélos électriques dans sa flotte, malgré une maintenance accrue dû à la technologie plus complexe des modèles électriques, et continue coûte que coûte son expansion en région parisienne. 

«Fort de son expérience, le service Vélib' s’adapte aux besoins des usagers en proposant toujours plus de stations dans un périmètre qui s’étend jusqu’à la Métropole du Grand Paris, avec une flotte intégrant des Vélib’ électriques», peut-on ainsi lire sur la page de présentation du Vélib'.

Aujourd'hui, le service compte donc 1.400 stations disséminées dans la capitale et dans 55 communes franciliennes et 20.000 vélos déployés, dont 40 % à assistance électrique. En 2020, Vélib' se vantait de totaliser 400.000 abonnés.

Une amélioration toujours attendue

Avec des pics de fréquentation réalisés en pleine crise sanitaire, à la fin du premier confinement (5,5 millions de trajets réalisés en septembre 2020, et un record sur une journée de 215.000 trajets réalisés le 11 septembre de la même année), l'expérience client est encore loin d'être parfaite.

Au début de l'année 2022, les élus du SAVM semblent toujours aussi critiques vis-à-vis du service, dans lequel désormais 55 municipalités franciliennes ont investi. Dans un communiqué, ils expriment même leur préoccupation persistante vis-à-vis de l’exécution actuelle du marché Velib’ Métropole».

«Le service délivré n’est pas au niveau attendu pour un service public de cette envergure et ne permet pas une expérience utilisateur satisfaisante», écrit le SAVM, qui exige du prestataire «une amélioration rapide de la qualité de service».

Pire, «le nombre de vélos, la régulation et la disponibilité effective du service sont en deçà du niveau attendu pour le premier service public de vélos partagés en stations du monde», dénonce le syndicat, qui admet que «le service n’offre pas une expérience fluide à ses près de 360.000 abonnés».

Pour y remédier, des «actions correctives» ont donc été mis en place ces derniers mois, et des nouveaux vélos ont été commandés. «Néanmoins, des pannes ont été détectées sur l’assistance électrique de la quasi-intégralité des nouveaux Velib'», reconnaît le SAVM.

«Le nombre de trajets ou le nombre d’abonnés, s’ils sont des signaux encourageants, ne doivent pas masquer la réalité du service public qui reste à améliorer», tacle le SAVM, qui a lancé un plan d’amélioration de la qualité du service, et attend les résultats d'un audit de l’exécution du marché.

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