Une cinquantaine de personnes doivent être expulsées de leur logement ce mercredi 8 juin, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis (93). En cause ? Un arrêté de péril pris par la mairie, qui considère que cet immeuble est insalubre.
Depuis le 16 mai dernier, un arrêté de péril a été déposé devant le 89, rue Henri Barbusse, à Aubervilliers (93), forçant ses occupants à quitter les lieux au plus vite.
Parmi eux, une cinquantaine de personnes dont des familles et des personnes âgées, mais aussi des personnes en situation de handicap et de grande précarité.
les autorités interpellées
Si la loi prévoit que certains d'entre eux, les locataires notamment, puissent être relogés par la mairie, les propriétaires ainsi que ceux qui n'avaient pas de bail n'ont, quant à eux, que leurs yeux pour pleurer.
Depuis quelques jours pourtant, le collectif des Habitant.e.s du 89 est mobilisé pour demander «que chaque famille soit relogée dans des conditions décentes».
Rejoints par le collectif Droit au logement (DAL), les habitants ont même organisé une «manifête» ce vendredi 3 juin, afin d'interpeller les autorités publiques sur leur sort.
«Personne ne doit être évacué sans une solution d'hébergement digne et pérenne, et la garantie d'un relogement», avait ainsi fait savoir le DAL.
Une grève au collège Jean-Moulin
Hier soir, quelques enseignants du collège Jean-Moulin, situé en face et où plusieurs enfants de l'immeuble sont scolarisés, se sont même réunis pour protester contre cette évacuation.
Venez soutenir les habitant-es expulsé-es du 89 rue Henri Barbusse à @aubervilliers avec @federationdal
50 personnes à la rue : indignité !@sudeducation93 dénonce aussi la mise à la rue de plusieurs élèves du collège Jean Moulin. #droitaulogement #protectiondesenfants pic.twitter.com/CfdC3qptPo— Solidaires 93 (@Solidaires93) June 7, 2022
Aujourd'hui, certains d'entre eux, à l'appel du syndicat Solidaires 93, appelaient même à faire grève. Dans un communiqué, le syndicat déplore que la mairie «ne propose aucune solution pour leur relogement» et «ne cherche des solutions que pour les personnes munies d'un bail».
«On sait à quels points le logement est un problème à Aubervilliers. Pour les plus précaires, la seule solution est la sous-location, parfois à des marchands de sommeil qui s'enrichissent sur la misère. Avoir un bail ne doit pas être une condition pour être hébergé dans des conditions décentes», peut-on lire dans le communiqué.