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Aubervilliers : un collège en grève après la violente agression d'un surveillant

Un préavis de grève a été déposé par les syndicats du collège Gisèle-Halimi pour la journée de mardi 5 avril. Un préavis de grève a été déposé par les syndicats du collège Gisèle-Halimi pour la journée de mardi 5 avril. [© Capture d'écran/ Street View]

Les cours vont être perturbés ce mardi 5 avril au collège Gisèle-Halimi d'Aubervilliers, alors que plusieurs enseignants ont décidé de faire grève à la suite de l'agression dont a été victime un surveillant jeudi dernier. Ils dénoncent le manque de personnels et de moyens.

«Voilà des années que nous vous alertons sur le manque chronique de moyens humains pour assurer le bon fonctionnement des services de vie scolaire», ont notamment fait savoir les représentants du syndicat Fnes-FSU dans un courrier adressé à la direction départementale de l'éducation nationale de Seine-Saint-Denis au sujet des conditions de travail de l'équipe éducative du collège Gisèle-Halimi d'Aubervilliers. Eux déplorent que «les personnels d’éducation travaillent sous tension» et que «le moindre incident peut s’envenimer très vite».

L'agression «de trop»

Une atmosphère de travail décrite comme pesante, alors que la semaine dernière a été marquée par l'agression d'un surveillant par une bande de jeunes, qui avaient réussi à pénétrer dans ce collège quasi-neuf de la rue Sidi Carnot. «Un groupe de jeunes extérieurs au collège est venu accompagner le frère de l’une de nos élèves pour s’en prendre à l’un de nos AED [Assistant d'éducation, ndlr]», ont d'ailleurs appris les parents d'élèves dans un mail signé du proviseur.

A l'origine de l'agression ? La confiscation d'un téléphone portable à une élève de 5e. A la demande de cette dernière, son grand frère – apparemment accompagné d'autres jeunes garçons – s'était alors introduit dans l'établissement, déterminé à récupérer l'objet confisqué. C'est dans ce contexte que le surveillant qui détenait le téléphone a reçu une pluie de coups. Plusieurs plaintes ont été déposées, par la victime légèrement blessée mais aussi par la direction du collège, pour intrusion.

Si ce type d'incidents «reste malgré tout très rare», comme le souligne Grégory Thuizat, co-secrétaire du Snes-FSU 93, ils sont selon lui «symptomatiques d'un climat scolaire dégradé souvent lié à un manque criant de moyens en termes humains». Et d'assurer qu'au collège Gisèle-Halimi, pourtant sectorisé REP +, il y a «seulement 1 AED pour 93 élèves». Des conditions qui ne permettent pas selon lui «un accompagnement» ou «un suivi personnalisé» des élèves. «On est sur des "vies scolaires" qui sont exsangues», explique-t-il.

L'équipe réclame des embauches

Mais si la mobilisation de ce mardi s'annonce «très suivie», le co-sécretaire du Snes-FSU ne s'attend pas à des solutions miracles. L'an passé, lors de l'annonce des ajustements, les enseignants du département avaient eu la surprise d'apprendre que la dotation pour embaucher de nouveaux surveillants «était de zéro». «Or, comme il y avait un besoin de 4 AED pour un nouvel établissement qui ouvrait à Pierrefitte ainsi que pour un internat, ce sont 4 postes qui ont finalement été retirés à des collèges», regrette le délégué syndical.

Au collège Gisèle-Halimi, l'équipe pédagogique réclame l'embauche de deux AED à temps plein, d'un conseiller principal d'éducation et d'un professeur documentaliste. Des demandes qu'elle pourra porter à la direction académique de Créteil – dont dépend le collège – qui a déjà prévu de recevoir «en audience» ces enseignants le jeudi 21 avril prochain.

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