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Balcon effondré à Angers en 2016 : de la prison avec sursis pour trois prévenus, deux autres relaxés

Le procès de l'effondrement de ce balcon à Angers s'était achevé le 4 mars. La décision de la cour avait été mise en délibéré jusqu'à ce 31 mai. [JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

L'effondrement d'un balcon à Angers, le 15 octobre 2016, avait coûté la vie à 4 jeunes et fait 14 blessés. Parmi les 5 prévenus jugés pour homicides et blessures involontaires, trois ont été condamnés à des peines allant de dix-huit mois à trois ans de prison avec sursis. Les deux autres prévenus ont été relaxés.

Trois prévenus ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel d'Angers à des peines allant de 18 mois à trois ans de prison avec sursis pour l'effondrement d'un balcon qui avait fait quatre morts en 2016 dans cette ville du Maine et Loire.

Deux autres prévenus, dont l'architecte du bâtiment Frédéric Rolland et le conducteur des travaux Éric Morand, ont été relaxés par le tribunal, provoquant des soupirs et des pleurs dans les bancs des parties civiles.

Le soir du drame, 18 jeunes se trouvaient sur le balcon en question lorsqu'il a chuté de 8 mètres, entraînant ceux des deux étages inférieurs. Lou, 18 ans, Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans et Baptiste, 25 ans, n'avaient pas survécu. Les quatorze autres victimes avaient quant à elles été hospitalisées pour des blessures multiples.

L'expertise judiciaire avait relevé de nombreuses malfaçons datant de la construction de l'immeuble, en 1997-1998. La mauvaise position des aciers porteurs avait créé une faiblesse grave de la structure, le béton était de mauvaise qualité, la reprise de bétonnage non-conforme et le système d'évacuation des eaux n'avait pas été réalisé. Sans compter que les dalles des balcons, qui devaient être préfabriquées, avaient finalement été coulées sur place, sans que de nouveaux plans soient réalisés.

Mais, face aux questions de la cour, les prévenus n'ont cessé de chercher à «diluer les responsabilités», selon le procureur. Il avait ainsi requis quatre ans de prison dont deux avec sursis à l'encontre du maître d’œuvre de la résidence Le Surcouf, Frédéric Rolland, 66 ans, ainsi que l'interdiction définitive d'exercer la profession d'architecte et 50.000 euros d'amende.

Les prévenus ont demandé pardon

Trois ans de prison dont un an avec sursis avaient été requis à l'encontre de Patrick Bonnel, 72 ans, gérant de l'entreprise de gros œuvre, ainsi que l'interdiction d'exercer la profession de gérant de société durant dix ans et 30.000 euros d'amende.

Le ministère public avait par ailleurs requis trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis et 10.000 euros d'amende à l'encontre du conducteur de travaux Eric Morand, 53 ans, ainsi que l'interdiction d'exercer sa profession durant dix ans. Concernant André de Douvan, 84 ans, chargé du contrôle du chantier pour le groupe Apave, et le chef de chantier Jean-Marcel Moreau, 63 ans, le procureur avait demandé une peine de dix-huit mois avec sursis.

Au dernier jour du procès, les prévenus avaient demandé pardon aux victimes et à leurs familles. Présentant ses excuses, Patrick Bonnel a notamment regretté «de ne pas avoir pu prononcer ce mot, "pardon"», auparavant.

Le chef de chantier craignait lui aussi que ses excuses n'arrivent «trop tard», tandis que le conducteur des travaux, Eric Morand, s'était dit «profondément meurtri» par la douleur des victimes. Enfin, le contrôleur technique, André de Douvan, avait formulé le souhait que «l'expression "plus jamais cela" ne reste pas un vain mot».

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