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Présidentielle 2022 : les candidats affublés de costumes de l'Ancien Régime par les avocats de Paris pour «réformer» la Justice

Six des douze candidats à l'élection présidentielle font l'objet d'une affiche de l'Ordre. [© Agence Okó / www.avocatparis.org]

«La Justice n'est pas un privilège» : c'est le message porté par la campagne d'affichage déployée ce lundi 28 mars par le barreau de Paris. Cherchant à interpeller les candidats à la présidentielle, les avocats n'ont pas hésité à détourner leur image, les affublant de costumes de l'Ancien Régime.

Emmanuel Macron apparaît ainsi vêtu d'or et de pourpre et Marine Le Pen d'une robe richement ornée, tandis que Jean-Luc Mélenchon porte une imposante collerette blanche.

Six des douze candidats à la présidentielle sont représentés puisque Valérie Pécresse, Yannick Jadot et Eric Zemmour ont aussi droit à leur affiche.

Au travers de cette campagne, le barreau de Paris souhaite attirer l'attention de ces prétendants à l'Elysée, à moins de deux semaines du premier tour de l'élection. Chacun des portraits est en effet accompagné d'un manifeste, disponible sur le site de l'institution et qui compile 10 propositions pour « rétablir la confiance de nos concitoyens dans la justice».

Plusieurs demandes lancées

Les avocats soulignent notamment la nécessité d'«établir un moratoire sur toute nouvelle réforme en matière de procédure civile», d'«augmenter considérablement les moyens nécessaires au fonctionnement de la justice» mais aussi de «renforcer la connaissance des dispositifs d'aide juridictionnelle pour les plus démunis».

Les professionnels du secteur alertent depuis plusieurs mois déjà sur les difficultés qu'ils rencontrent. En novembre dernier, un collectif composé de 3.000 magistrats et d'une centaine de greffiers avait notamment publié une tribune dans Le Monde, dénonçant la «discordance» entre la volonté de rendre une justice de qualité et la réalité du quotidien, celle d'une institution «qui n'écoute pas et qui chronomètre tout».

Avec cette campagne d'affichage, lancée sous l'impulsion de la bâtonnière Julie Couturier, les magistrats expriment leur sentiment de ne pas avoir été entendus. «Malgré les cris d'alarme successifs de la part des professionnels du droit ces derniers mois, aucun candidat n'a fait de la Justice une priorité dans son programme, déplorent-ils. Non, la Justice n'est pas un privilège et oui, la situation de la Justice française est d'un autre temps», elle «ne vivra pas sans idées et sans moyens».

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