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Le taux de pauvreté reste stable en France malgré la crise sanitaire, selon l’Insee

Une distribution du Secours populaire à Strasbourg, en décembre 2020. [Frederick FLORIN / AFP]

La crise du Covid-19 n'a pas provoqué en 2020 l'explosion du nombre de pauvres que redoutaient les associations, a estimé l'Insee ce mercredi. Toutefois, «certaines situations de pauvreté» ont pu «s'aggraver».

L'an dernier, le taux de pauvreté monétaire est resté stable, selon les estimations provisoires de l'Insee. 14,6% de la population aurait perçu en 2020 moins que le revenu médian, soit le même taux qu'en 2019. Quant aux inégalités de revenu, elles «resteraient inchangées» également.

L'institut public d'études statistiques se base sur des «micro-simulations» et n'indique pas le véritable taux de pauvreté pour 2020, qui ne sera calculé que courant 2022, à partir des données fiscales et sociales concernant la très grande majorité de la population.

Mais la méthode employée pour élaborer cette première estimation a prouvé sa fiabilité depuis plusieurs années, souligne l'Insee, qui concède toutefois que les résultats auraient pu être différents si l'estimation incluait l'économie informelle, par essence non quantifiable, et qui a pu particulièrement pâtir de la crise sanitaire.

succès du «quoi qu'il en coûte»

Pour l'Insee, cette stabilité s'explique en partie par la politique gouvernementale du «quoi qu'il en coûte». Sans la prise en charge du chômage partiel et les aides exceptionnelles versées aux plus modestes, le taux aurait sans doute augmenté de 0,6 point. Voire davantage, puisque cette estimation ne tient pas compte des éventuelles défaillances d'entreprises qu'aurait entraînées une absence de soutien gouvernemental.

Pourtant, dès l'automne 2020, de nombreuses associations de lutte contre la pauvreté anticipaient un million de pauvres supplémentaires à cause de la crise sanitaire.

La pauvreté «n'est pas que monétaire»

Le directeur général de l'Insee, Jean-Luc Tavernier, reconnaît que la situation «peut étonner». Selon lui, la pauvreté «s'est sans doute intensifiée mais n'a pas explosé». Autrement dit, le nombre de pauvres n'a globalement pas augmenté, mais «certaines situations de pauvreté se sont aggravées à la faveur de la crise».

Jean-Luc Tavernier rappelle par ailleurs qu'«un seul indicateur ne peut pas rendre compte d'une réalité sociale ou économique comme la pauvreté», laquelle «n'est pas que monétaire».

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