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Brigitte Bardot condamnée à 20.000 euros d'amende pour injures publiques envers les autochtones réunionnais

Brigitte Bardot, en 2005.[VALERY HACHE / AFP]

Elle avait etimé que les autochtones réunionnais avaient «gardé leurs gènes sauvages». Brigitte Bardot a été condamnée ce jeudi à 20.000 euros pour injures publiques, pour des propos tenus en 2019.

A la tête d'une fondation pour la protection des animaux, l'ex-actrice avait rédigé une lettre ouverte à Amaury de Saint-Quentin, alors préfet de La Réunion. Elle y dénonçait «la cruauté envers les animaux, le manque de soin, l'errance animale». «Vous autorisez les fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrandes à leurs dieux et dont les abats jetés à la mer attirent les requins… d’où les attaques» estimait-elle, avant d'ajouter : «tout ça a des réminiscences de cannibalisme des siècles passés et devrait être interdit».

Elle avait assuré être recevoir des lettres «dénonçant la barbarie que les Réunionnais exercent sur les animaux». Brigitte Bardot avait également affirmé que «les autochtones ont gardé leurs gènes de sauvages». Elle avait aussi comparé La Réunion à «l'île du diable» avec «une population dégénérée encore imprégnée (…) des traditions barbares qui sont leurs souches».

Ces propos avaient alors provoqué une vague d'indignation dans l'île et au-delà. Annick Girardin, alors ministre des Outre-mer, avait répondu elle aussi par une lettre ouverte à l'ex-actrice. Elle avait estimé qu’il s’agissait de «racisme» et que «ce n'est pas une opinion, c'est un délit». Le député Jean-Hugues Ratenon (LFI) la Licra, le Mrap et SOS Racisme, la ligue des droits de l'homme et des associations et groupements religieux hindous avaient ensuite porté plainte contre l'ancienne actrice.

La détresse animale, «une réalité à La Réunion»

Brigitte Bardot avait présenté des excuses aux Réunionnais en justifiant sa colère par ce qu'elle estime être le «sort tragique» des animaux dans l'île.

«C'est de la bêtise (…). Elle parle de réminiscences de cannibalisme, là ce sont des réminiscences de pensée colonialiste» a estimé à l'audience (le 7 octobre dernier) l’avocat de Jean-Hugues Ratenon et des associations hindoues. «Les paroles de madame Bardot sont injurieuses, blessantes», avait de son côté avancé la procureure Bérengère Prudhomme

La défense des animaux, «c'est la vie de Brigitte Bardot». La détresse animale «c'est une réalité à La Réunion», avait de son côté affirmé à l'audience son avocate. Elle avait qualifié la Fondation Brigitte Bardot de «lanceuse d'alerte» vis-à-vis de la détresse animale.

Poursuivi pour complicité d'injures publiques, Bruno Jacquelin, l'attaché de presse de l'ancienne actrice de 87 ans, a pour sa part été condamné à 4.000 euros d'amende. À la demande de son employeuse, il avait transmis le courrier en cause à plusieurs médias

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