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Primaire écologiste : quel vert pour 2022 ?

122.000 électeurs vont devoir départager les deux finalistes de la primaire écologiste. 122.000 électeurs vont devoir départager les deux finalistes de la primaire écologiste. [JOEL SAGET / AFP]

Sandrine Rousseau contre Yannick Jadot : les électeurs écologistes vont devoir choisir qui les représentera pour l’élection présidentielle de 2022. Le second tour de la primaire des Verts a lieu ce samedi 25 septembre, jusqu’au mardi 28.

L’eurodéputé a reçu 27,7% des voix à l’issue du premier tour tandis que l’ancienne secrétaire nationale adjointe d’Europe Écologie – Les Verts a écopé de 25,14% des suffrages. Des résultats très serrés, alors que Yannick Jadot était donné grand favori, et de loin, dans les sondages pré-électoraux.

Avec 122.675 inscrits et 86,91% de participation, la primaire écologiste connaît un succès sans précédent : les électeurs n’étaient qu’environ 32.000 en 2011 et 17.000 en 2016. Un grand nombre d’électeurs qui a sans doute rendu la tâche moins facile à Yannick Jadot.

Ce sont deux lignes politiques qui s’affrontent. D’un côté, «l’écologie du gouvernement» : Yannick Jadot a affirmé, lors d'un débat télévisé pour le second tour mercredi soir, qu’il assumait «de vouloir gouverner», et de vouloir être «le premier président qui mettra le climat au cœur de nos politiques, au cœur de l’Etat, au cœur de la République». De l’autre, «l’écoféminisme» et «la radicalité» : «moi je suis une écologiste de gauche, radicale sociale», a déclaré Sandrine Rousseau, pour qui «le temps des petits pas et de l’accompagnement n’est plus le moment» en matière d’écologie. 

Les deux candidats ont fait savoir à plusieurs reprises qu'ils refuseraient un potentiel retrait de la course à la présidence de la république au profit d’une candidature de gauche. Pour rappel, lors de la campagne présidentielle de 2017, Yannick Jadot s’était rangé derrière le candidat socialiste Benoît Hamon. 

Pas de consigne de vote pour les électeurs d'ÉRIC PIOLLE ET DELPHINE BATHO

S’ils sont arrivés à la tête du premier tour, les deux candidats cherchent maintenant à rassembler le reste des électeurs écologistes derrière eux. Yannick Jadot a ainsi revendiqué, sur France inter, être lui aussi partisan de la «radicalité», concept rattaché à Sandrine Rousseau, tandis que l’économiste a affirmé que le «réalisme» et «l’écologie de solution» que prône M. Jadot, c’est avant tout «celle qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation».

Des arguments qui sont censés convaincre les électeurs des perdants du premier tour, la députée Delphine Batho (22,32%) et le maire de Grenoble Eric Piolle (22,29%), éliminés de peu. Ces derniers n’ont par ailleurs pas souhaité donner de consignes de vote pour le second tour à leurs électeurs.

Yannick Jadot, fort de sa popularité aux dernières élections européennes,  jouit d’une plus grande popularité dans l’opinion publique et a reçu les soutiens de plusieurs personnalités politiques. La conseillère régionale des Hauts-de-France, Karima Delli a notamment expliqué dans la presse locale : «Moi, je suis pour une écologie de l’action. La vraie radicalité, c’est de mettre l’écologie au pouvoir», apportant son soutien au candidat. De même pour Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, qui a affirmé que «Yannick Jadot incarne beaucoup plus la centralité de l’écologie.» Le philosophe écologiste Bruno Latour ainsi que le membre du Giec Français Gemenne ont eux aussi misé sur l’eurodéputé. De son côté, Sandrine Rousseau a obtenu les soutiens de la cinéaste féministe Céline Sciamma, et de la conseillère de Paris Alice Coffin.

Rien n’est cependant couru d’avance : lors des deux primaires précédentes, en 2016 et 2011, les candidats favoris, Cécile Duflot et Nicolas Hulot, avaient finalement été évincés.

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