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Ecole musulmane à Albertville : le permis de construire retiré par la mairie

Le projet de construction de l'école musulmane est très controversé. [© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP]

Contraint par la justice d’accorder un permis de construire pour un projet d’école musulmane à Albertville (Savoie), le maire de la ville l'a retiré en s'appuyant sur un recours déposé par le préfet.

Le 6 avril, le tribunal administratif de Grenoble avait obligé Frédéric Burnier Framboret à valider le permis de construire déposé en 2019 par une association qui souhaite implanter une école de 400 élèves dans cette ville d'environ 20.000 habitants. Le tribunal avait estimé que les motifs avancés par la municipalité, portant notamment sur des places de stationnement, n'étaient pas recevables.

«Le jugement était susceptible d'un recours et l'État l'a formulé, comme il en a le droit, pour des raisons de sécurité» liées au lieu d'implantation du projet, a expliqué l’élu à l’AFP. Il a donc pu contrevenir à l’injonction de la justice, suite au recours gracieux déposé le 18 juin par le préfet de Savoie. 

La Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), qui porte le projet, a déploré un geste politique. Elle a deux mois pour contester la décision de l'édile. «L'affaire suit son cours. Elle est entre les mains de notre conseil», a commenté Fatih Sarikir, le président de l’association.

Un projet «séparatiste»

Opposée à ce projet d'école primaire pour la proximité de la CIMG avec le gouvernement turc de Recep Tayyip Erdoğan, la ville avait rapidement fait appel de la décision du tribunal de Grenoble devant la cour administrative d'appel de Lyon. Dans une tribune, Frédéric Burnier Framboret s'était estimé «démuni (pour) contrer l'installation d'associations ou d'entreprises pilotées par des puissances étrangères, qui favorisent une cristallisation identitaire au cœur de nos territoires». Le préfet de Savoie a quant à lui jugé ce projet «séparatiste».

De son côté, Engin Seller, le représentant local de Millî Görüs, s'était défendu de vouloir bâtir autre chose qu'une «école confessionnelle, comme ont les catholiques ou les juifs».

Le 12 avril, le gouvernement avait fait adopter  un amendement de dernière minute au projet de loi sur le séparatisme pour permettre au préfet de s'opposer à l'ouverture d'écoles soutenues par un État étranger «hostile» à la République.

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