En direct
A suivre

Elections : Reconnaissance du vote blanc, scrutin anticipé… 4 idées pour lutter contre l’abstention

L'abstention ne cesse de battre des records en France.[LOIC VENANCE / AFP]

Deux Français sur trois ne sont pas allés voter au premier tour des régionales et départementales Une statistique impressionnante et inquiétante (67,2%), qui a relancé le débat sur les façons de simplifier et favoriser la participation des citoyens aux élections.

Le vote obligatoire

L’une des solutions régulièrement mise en avant serait de rendre le vote obligatoire. Une idée extrême qui a beaucoup de détracteurs, mais que certains pays n’ont pas hésité à mettre en place. C’est notamment le cas en Belgique, où une amende est adressée à ceux ne prenant pas le temps de se rendre aux urnes. Résultat, plus de 90% de votants se manifestent à chaque scrutin. Au Danemark, en Grèce, au Brésil, en Australie ou en Égypte, le vote obligatoire est également en vigueur.

En France, une multitude de propositions de loi a déjà été déposée pour cela, sans jamais aboutir. Certains y voient une entrave à leur liberté, d’autres estiment que privilégier cette solution serait un aveu d’échec pour redonner confiance dans la politique.

Le vote par anticipation

Afin d’éviter au maximum la situation où une personne serait dans l’incapacité de voter le Jour-J (week-end improvisé, journée loin de chez soi sans possibilité de rentrer avant la fermeture du bureau de vote…), l’idée du vote par anticipation fait son chemin. Le gouvernement avait ainsi déposé un amendement cet hiver, dans le but de l’établir pour la présidentielle 2022. Celui-ci avait été retoqué par le Sénat.

Dans les faits, il s’agissait de permettre aux électeurs le souhaitant de pouvoir se rendre dans certains bureaux de vote la semaine précédente le dimanche électoral, afin de glisser en avance leur bulletin. Il pouvait s’agir d’une journée bien précise (mercredi, jeudi, vendredi…), pour être «débarrassé» de ce devoir civique le dimanche. Ce vote aurait été fait via une machine électronique, comme cela s’est produit aux Etats-Unis l’an dernier ou au Portugal cet hiver.

Outre le fait de passer via une machine, qui cristallise une certaine défiance, plusieurs critiques sont adressées à ce système : il se doublerait avec celui de la procuration (possibilité de faire voter quelqu’un d’autre à sa place en cas d’empêchement) et risquerait de rendre inégal l’accès aux éléments pour faire son choix (les votants du début de semaine ne pourraient pas modifier leur vote si une information capitale sur un candidat était dévoilée dans les derniers jours, par exemple).

Le vote par internet ou par courrier

Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guérini, a réaffirmé ce lundi sa volonté d’introduire le «vote par internet» lors du prochain quinquennat. Il s’agirait notamment de mobiliser les gens n’étant pas disponible pour voter physiquement, voire séduire la population plus jeune (plus de 80% des 18-35 ans n’ont pas participé au premier tour des régionales). Pour les personnes n’ayant pas d’ordinateur ou de capacité de s’en servir, la possibilité de le faire par correspondance existe également.

La prise en compte du vote blanc

Enfin, la participation aux élections pourrait être relancée par la comptabilisation du vote blanc. En effet, de nombreux électeurs regrettent régulièrement que ce vote ne soit pas pris en compte, alors qu’il signifie justement qu’aucun candidat n’a su les convaincre. Lors du Grand débat national, organisé par le gouvernement en 2019, 69% des participants s’étaient prononcés pour la reconnaissance du vote blanc.

Cette idée nécessiterait cependant que la comptabilisation débouche sur un résultat, comme l’invalidation d’une élection par exemple, si les suffrages blancs sont extrêmement majoritaires. Au Pérou, si 75% des suffrages exprimés sont blancs, l’élection est annulée.

En France, les bulletins blancs sont bien notifiés à part des autres depuis une loi de 2014, mais n’entrent pas dans le décompte final de ceux exprimés. Cela évite ainsi que les candidats, et celui élu, n’obtiennent un pourcentage de voix favorable trop faible par rapport à l’ensemble des votants. S’il fallait tenir compte des votes blancs, certains présidents auraient étaient élus avec moins de 50% des voix des Français, rapporte La Voix du Nord. Ce qui n’est pas concevable par la constitution (le président doit être élu par la majorité absolue).

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités