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Graphiques : L'impact d'un an de confinement sur l'économie française

Selon l'Insee, 8% de la population active est au chômage, comme avant la crise. [Philippe Huguen / AFP]

Record de dette publique, chute historique de la consommation, étrange baisse des chiffres du chômage... Le Covid-19 laisse une lourde empreinte sur l'économie française.

En quatre indicateurs, retour sur un an de crise sanitaire. 

La croissance économique 

 

Explications : Avant la crise sanitaire, la croissance économique française était assez faible. C'est-à-dire que le Produit Intérieur Brut (PIB) augmentait très peu, donc que peu de richesses supplémentaires étaient créées sur le territoire national. Mais le confinement de mars lui a donné le coup de grâce. 

La France est entrée en récession, ce qui s'explique par le ralentissement, voire l'arrêt, de plusieurs secteurs : l'aviation, le tourisme, l'automobile, la culture, la restauration... Pendant l'été, certaines de ces activités ont pu reprendre, entraînant ainsi le retour de la croissance au troisième trimestre 2020 (juillet, août, septembre). 

Rebelote lors du deuxième confinement : le PIB recule de 1,4%. La situation s'améliorera-t-elle en 2021 ? Pour l'instant, les chiffres du premier trimestre ne sont pas encore disponibles. Mais la Banque de France prévoit une croissance économique de 5% sur l'ensemble de l'année. 

Le chiffre à retenir : Le PIB a reculé de 5,9% lors du premier trimestre de 2020. Il s'agit de la plus forte baisse jamais enregistrée en France depuis 1949. 

La dette publique

 

Explications : «Quoi qu'il en coûte» : telle est la formule qui a fait exploser la dette publique de la France. Emmanuel Macron a annoncé au tout début de la crise qu'il soutiendrait les professions les plus touchées par la crise. Des mesures particulièrement coûteuses pour l'Etat ont été mises en place, comme le chômage partiel, ou les indemnités versées aux secteurs protégés. Les administrations publiques ont donc augmenté leurs dépenses sans qu'elles ne soient compensées par une hausse de leurs recettes. C'est ce qui explique le bond de la dette publique, qui a atteint 116% en septembre 2020. 

Le chiffre à retenir : Théoriquement, la dette publique de la France n'est pas censée dépasser 60% du PIB. Il s'agit d'une règle fixée par l'Union Européenne, dans son Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC). Elle a cependant été suspendue en mars 2020 à cause de la crise sanitaire. 

Le taux de chômage 

 

Explications : Voilà des chiffres qui, à première vue, peuvent être étonnants. Qui aurait cru que la crise sanitaire puisse faire baisser le taux de chômage ? Mais l'Insee met en garde : ces résultats sont «en trompe l'oeil».

D'abord parce que l'Etat a mis en place le chômage partiel, ce qui a permis d'éviter des licenciements massifs. Ensuite, parce que la définition de chômeur par l'Insee respecte des critères bien précis : il faut avoir plus de 15 ans et être sans emploi. Mais il faut aussi être disponible pour travailler dans les deux semaines, et avoir recherché activement un emploi au cours du dernier mois. Or, selon l'institut, ces deux derniers critères ont été grandement affectés par la pandémie. 

Par exemple, beaucoup de personnes ne recherchent pas d'emploi pour l'instant parce que le secteur dans lequel elles travaillent est ralenti, voire à l'arrêt à cause des restrictions sanitaires. C'est pourquoi le taux de chômage demeure à 8% de la population active. Cela représente 2,4 millions de personnes (attention, Mayotte n'est pas intégrée dans les chiffres). 

Le chiffre à retenir : Ce sont les jeunes qui paient le plus lourd tribut de la crise. Le taux de chômage est de 17,7% chez les 15-24 ans au quatrième trimestre 2020. A titre de comparaison, il n'est «que» de 7,6% chez les 25-49 ans. 

La consommation des ménages 

 

Explications : Avant la crise sanitaire, les dépenses des ménages se maintenaient autour de 47,500 milliards d'euros par mois. Mais le confinement décrété en mars a provoqué une baisse spectaculaire de la consommation : les dépenses atteignaient à peine 32 milliards d'euros en avril. 

Le déconfinement de cet été a permis une reprise des dépenses, jusqu'à ce qu'elles soient de nouveau ralenties en octobre par la fermeture des bars, des lieux culturels, et par le second confinement. Un rebond a cependant eu lieu en décembre : c'est en partie grâce à la réouverture des commerces et au maintien du Black Friday. Décembre est aussi un mois traditionnellement plus propice aux dépenses, à cause de Noël.

Le chiffre à retenir : En mars, la consommation des ménages a chuté de 17,9% par rapport à février. Il s'agit de la plus forte baisse des dépenses jamais enregistrée depuis 1980. Seule la consommation alimentaire s'est maintenue. 

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