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Ils enterrent des slips pour tester la qualité des sols

Il faut que le tissu du slip planté soit blanc pour éviter d’apporter des composés chimiques dans la terre. Il faut que le tissu du slip planté soit blanc pour éviter d’apporter des composés chimiques dans la terre. [Ademe / Plante ton slip]

Avec 200 agriculteurs et viticulteurs, les Chambres d’agriculture Charente-Maritime et Deux-Sèvres ont mené l'opération baptisée «En-terre ton slip». Le but de l’expérience est de faire parler les slips pour mesurer la richesse des sols.

Vivant, le sol respire et mange. Environ 10 milliards de micro-organismes, qui ont chacun un rôle, vivent dans quelques grammes de terre. Ils vont ainsi stocker le carbone, filtrer l’eau, aider à la fertilisation du sol pour assurer la croissance des végétaux.

Enterrer un slip revient à comparer le niveau de dégradation de ce matériau naturel qu'est le coton puis d'en tirer des conclusions. Si un slip ne se dégrade pas du tout, c'est qu'il y a une mauvaise activité biologique. Bactéries, champignons ou vers de terres se chargeront de dégrader le textile, et indiqueront ainsi de leur forte présence ou non. Les slips les plus décomposés seront donc ceux qui rendront leurs propriétaires les plus heureux.

L'idée n'est pas nouvelle, elle a même quelques années. Au départ, l'opération «Plante ton slip» a été lancée en 2016 par des agriculteurs canadiens. Des dizaines d’agriculteurs français y ont déjà participé. Ils ont ainsi pu comparer leurs pratiques, et travailler à une meilleure protection des sols.

Deux mois dans le sol

Pour mener à bien l'opération, il faut enterrer un slip ou une culotte blanche à plat, à 15 cm de profondeur, marquer l’emplacement pour ne pas l’oublier, et patienter environ deux mois. Au printemps et à l'automne, deux mois suffisent. En été et en hiver, l'activité du sol est moins importante, on peut donc laisser le slip en terre quelques semaines de plus.

«Il faut que le tissu soit blanc pour éviter d’apporter des composés chimiques dans la terre. On essaye de donner de la nourriture saine aux organismes qui grouillent dans le sol. Et si le coton est bio, c'est encore mieux, évidemment», avait expliqué Antoine Piérart, ingénieur agronomie environnement à l’ADEME, à Franceinfo. L'expérience fonctionne aussi avec du lin ou un morceau en coton de drap usé, mais l'avantage du slip, c'est qu'il possède un élastique, permettant ainsi de récupérer plus facilement le slip car la matière n'étant pas organique, elle ne sera pas décomposée.

Des élèves du Lycée franco-allemand de Freibourg im Breisgau avaient eux aussi tenté l'expérience l'an dernier et avaient pu constater que la sécheresse très importante au printemps 2020 avait eu des conséquences. En avril 2020, il n'était pas tombé une goutte d'eau pendant un mois et la terre était très sèche. Au bout de deux mois, les slips mis en terre n'avaient pas du tout été dégradés.

Pour suivre ou participer à cette opération, l’Ademe a mis en place une carte interactive. Elle est disponible ICI. Sur ce lien on peut également voir les photos des slips déterrés.

Pour en savoir plus sur l’opération et avoir accès au mode d’emploi complet pour participer, rendez-vous à cette adresse.

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