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Régionales : Valérie Pécresse trace son sillon vert en Ile-de-France

[BERTRAND GUAY / AFP]

L'Ile-de-France et sa présidente Valérie Pécresse organisent ces mercredi 16 et jeudi 17 septembre un événement inédit : sa première COP régionale. De quoi partager les solutions à l'urgence climatique. Et insister sur ce thème désormais incontournable à l'approche des élections régionales.

Au programme depuis mercredi, des tables rondes pour se demander comment produire, se déplacer et travailler «autrement» ou encore afin «d'organiser l'espace en respectant l'Homme et la Nature». Les intervenants sont divers, depuis le photographe Yann Arthus-Bertrand jusqu'au patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, en passant par la présidente de la FNSEA Christiane Lambert ou la PDG de la RATP Catherine Guillouard.

Avec un mantra, lancé par Valérie Pécresse en ouverture de la conférence : «Désormais, 1 euro régional dépensé sur 2 a un impact positif sur l'environnement, soit 2 milliards d’euros consacrés à l’action environnemental en 2020». Car l'élue de droite (Libres!, ex-LR) ambitionne de faire de cette COP «le prélude à l'acte II du plan de relance régional pour la reconstruction écologique de l'Ile-de-France». Elle a ainsi annoncé ce jeudi sa volonté d'engager 10 milliards d'euros de dépenses publiques en faveur de l'environnement durant la période 2020-2024, pour mettre en œuvre de près de 200 mesures à visée écologique.

Un «opération de communication» ?

Mais cet événement et ses visés sont durement critiqués par l'ensemble de l'opposition de gauche. Désormais réunis dans un «intergroupe», les écologistes, les socialistes et les insoumis dénoncent dans un communiqué commun une conférence organisée «en pleine campagne électorale», et destinée à «rattraper par des promesses ses nombreux reculs tout au long de son mandat».

Potentiel candidat socialiste aux régionales, Rachid Temal regrette «l'opération de communication de Valérie Pécresse, à six mois de la fin de son mandat, pour tenter de masquer la médiocrité de son bilan sur la transition écologique et énergétique».

Des arguments auxquels le vice-président de la région chargé de l'écologie, Jean-Philippe Dugoin-Clément, répond pour CNews par un inventaire à la Prévert sur les actions lancées depuis 2015 : «plans méthanisation et hydrogène, stratégie régionale de la biodiversité, plan vert, plan friches, investissements dans les transports, études sur les micro-particules, doublement des aides pour l'agriculture bio, financement massif des PME pour la conversion des véhicules, expérimentations sur la dépollution dans les écoles ou dans le métro, signature de la charte contre les pertubateurs endocriniens...»

Quant au timing, il rappelle que le principe de l'organisation de cette COP «a été actée dans le vote du plan énergie climat régional en juillet 2018». Avant d'asséner : «en tant que vice-président à l'écologie, je n'ai jamais eu d'arbitrage financier défavorable de la part de Valérie Pécresse sur des sujets majeurs face à d'autres services ou collègues».

Contrer l'alliance gauche-verts sur son terrain

A l'heure de la «vague verte» aux élections municipales et des «ayatollahs écologistes», l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy développe sa propre stratégie sur le sujet. «Nous avons choisi une écologie qui protège, innove et prépare l'avenir, loin du catéchisme sectaire et culpabilisant d'une gauche décroissante qui a tourné le dos à l'écologie et au progrès», explicite Pierre Liscia, ex-élu parisien médiatique et engagé dans la campagne des régionales.

De quoi arriver aux régionales avec une solide prétention environementale. Et d'affaiblir dans le même temps l'un des principaux points forts de ses adversaires. Une éventuelle alliance des verts et de la gauche, qui reposerait en grande partie sur ce thème, serait en effet en mesure de mettre en danger Valérie Pécresse, selon les premiers sondages.

la présidentielle 2022 dans un coin de la tête

Car si elle n'a pas encore officialisé sa candidature, il ne fait aucun doute que Valérie Pécresse, briguera bien un deuxième mandat lors des élections de mars 2021. D'autant qu'elle fait figure de potentielle leader pour la droite en vue des présidentielles en 2022.

La politique de Valérie Pécresse pourrait d'ailleurs donner des idées à son camp, en vue de rafraîchir le logiciel LR. Des députés, des sénateurs et des élus locaux Les Républicains ont en effet lancé ce mercredi 16 septembre une «task force» pour faire prendre à la droite un «virage environnemental» longtemps délaissé.

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