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Saint-Malo : les habitants se mobilisent pour faire contrôler les rejets d'ammoniac d'une usine

L'usine Timac Agro, mise en cause pour des émissions trop importantes d'ammoniac, est située dans la zone portuaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).[Damien MEYER / AFP]

Les habitants de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), voudraient à nouveau profiter de l'air marin. Dans certains quartiers, les riverains se plaignent d'odeurs désagréables et de poussière irritantes. Ils incriminent Timac Agro, une usine locale, et se mobilisent pour que son activité soit contrôlée.

Des émissions massives d'ammoniac, au-delà des seuils autorisés, sont notamment reprochées à cette entreprise. Située sur la zone portuaire, elle produit des fertilisants pour l'agriculture.

En juillet 2018, Timac Agro avait déjà été mise en demeure par un arrêté prefectoral lui imposant de se mettre en conformité avec la réglementation. Au début de l'année 2020, l'usine a également écopé d'une amende administrative de 5.000 euros pour des dysfonctionnements, selon la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

Des habitants, aidés de l'association Osons!, l'ont assignée en référé pour «troubles anormaux de voisinage». Inquiets pour leur santé, ils font état de maux de têtes, d'irritations oculaires et de problèmes respiratoires.

Selon des mesures effectuées par l'entreprise et transmises à la Direction régionale de l’Environnement (Dreal) «le 2 novembre, l'usine rejetait 720 mg/m3 alors qu'ils ont une autorisation de 50 mg/m3.», indique Alain Guihard, porte-parole d'Osons!.

Des arguments que le tribunal de Saint-Malo a entendu puisqu'une expertise sur les «nuisances olfactives» et les rejets de l'usine a été ordonnée le 2 juillet dernier.

L'experte, désignée par la justice et dont le rapport est attendu dans un délai de neuf mois, devra «décrire et chiffrer les travaux nécessaires pour assurer la conformité réglementaire et le risque sanitaire maîtrisé et faire baisser les nuisances olfactives» ainsi que les rejets d’ammoniac.

Mais, pour les plaignants, le combat ne s'arrête pas là puisque les frais de procédure sont à leur charge. Ils ont donc lancé une cagnotte de financement participatif afin de réunir l'argent nécessaire.

L'objectif était de récolter 7.000 euros avant le 30 juillet. Un premier palier qui vient d'être franchi sans pour autant garantir la victoire : selon les habitants de Saint-Malo, «les frais globaux de cette expertise peuvent être évalués, environ, à 20.000 €».

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