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Un hôpital alsacien pense avoir traité ses premiers cas de Covid-19 dès le mois de novembre

Pour l'heure, le premier cas connu de Covid-19 en France a été traité en décembre.[SEBASTIEN BOZON / AFP]

Le coronavirus pourrait-il avoir fait son entrée sur le sol français dès le mois de novembre ? C'est en tout cas ce qu'avance l'hôpital Albert Schweitzer de Colmar (Haut-Rhin). Situé dans l'un des départements les plus durement touchés par l'épidémie, l'établissement a réétudié les dossiers de patients traités avant la crise, et pense y avoir trouvé l'empreinte caractéristique du Covid-19.

La Fondation de la maison du Diaconat de Mulhouse, qui gère l'hôpital Albert Schweitzer, a expliqué dans un communiqué publié ce jeudi 7 mai que le Dr Michel Schmitt, médecin chef du département d'imagerie médicale de l'établissement, a analysé 2 456 scanners thoraciques réalisés entre le 1er novembre 2019 et le 30 avril 2020.

L'ensemble des clichés a été étudié, toutes pathologies confondues (cardiaques, pulmonaires, traumatiques, tumorales...). Le Dr Schmitt les a classés et a ensuite demandé à deux autres radiologues expérimentés d'examiner à leur tour ceux qu'il avait lui même rangés dans les catégories «compatibles Covid» et «typiques Covid».

A partir de ces trois lectures, les médecins ont déduit une courbe de la contamination dans le Haut-Rhin. Les premiers cas d'infection au coronavirus auraient ainsi été rencontrés le 16 novembre à l'hôpital Albert Schweitzer. Puis, l'incidence de la maladie aurait très lentement progressé jusqu'à la fin du mois de février, avant de connaître une croissance fulgurante et un pic le 31 mars.

Une théorie qui semble coller au déroulement des événements puisque, selon le Dr Schmitt, la contamination se serait accéléré grâce aux rassemblements des fêtes de fin d'année, avant d'exploser avec le rassemblement évangélique de Mulhouse, qui a eu lieu du 17 au 24 février.

La Fondation affirme que «plusieurs professionnels de santé ont fait le constat cet hiver d’accidents de santé atypiques chez des adultes ou des enfants, rapidement qualifiés de grippe». Elle évoque une série de symptômes pouvant aujourd'hui être associés au Covid-19 : fièvre, toux, perte du goût ou de l'odorat, ainsi qu'une fatigue persistante.

La piste est crédible car les scanners sont largement utilisés pour diagnostiquer des cas ou confirmer des suspicions de Covid-19. La maladie laisse des lésions spécifiques que les médecins savent reconnaître.

Néanmoins, la théorie n'est pour l'heure pas vérifiée. Seul un dépistage biologique permettrait d'affirmer avec certitude si ces personnes ont été infectées par le coronavirus ou non. Pour aller plus loin, l'hôpital Albert Schweitzer va devoir contacter les patients concernés afin de les soumettre à des tests sérologiques.

Une collaboration avec le CNRS a d'ailleurs été lancée «pour entamer une exploitation épidémiologique des résultats».

En attendant, le premier cas de Covid-19 connu en France reste un habitant de Bobigny, placé en réanimation pendant trois jours à la fin du mois de décembre.

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