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Amirouche Hammar, guéri du coronavirus en décembre : «je suis un miraculé»

L'homme, considéré comme potentiel «patient zéro» avait été traité à l'hôpital Jean Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis). [Photo d'illustration / SEBASTIEN BOZON / AFP].

L'histoire d'Amirouche Hammar a vraiment de quoi interpeller. Hospitalisé à la fin du mois de décembre 2019 pour une «infection pulmonaire», des analyses complémentaires ont depuis révélé que cet homme avait été contaminé par le SARS-CoV-2. Or, à l'époque, presque personne en France n'avait entendu parler du nouveau coronavirus. Pour cause, les premiers cas venaient à peine d'être déclarés en Chine.

Il pourrait bien être le patient zéro. Du moins l'un des premiers infectés qui, bien malgré lui, a contribué à propager l'épidémie. Et le témoignage d'Amirouche Hammar pourrait s'avérer être très précieux pour contribuer à retracer le parcours, en France et en Europe, de la maladie Covid-19.

Interrogé par plusieurs médias cette semaine, dont franceinfo qui relaie ses paroles ce jeudi 7 mai, cet homme de 43 ans, qui vit à Bobigny (Seine-Saint-Denis) explique que tout a commencé le 20 décembre dernier.

Une mystérieuse «infection pulmonaire»

Ce jour-là, le jeune père de famille commence à se sentir mal. «Je pensais que c'était une grippe saisonnière», explique-t-il. «J'avais décidé de me soigner comme d'habitude avec du miel, du citron et du doliprane», précise-t-il.

Mais rapidement son état empire et une semaine plus tard, l'homme est hospitalisé en urgence à l’hôpital Jean Verdier de Bondy. Il sera même placé en réanimation pendant trois jours mais finira par s'en sortir.

A l'époque, ni les médecins, et encore moins Amirouche Hammar lui-même, ne savent de quoi il a souffert. Tout juste évoque-t-on «une infection pulmonaire sévère» mais personne ne parle encore du Covid-19.

«Je suis un miraculé»

Dans l'intervalle, l'épidémie progresse, silencieuse et sournoise, et il faudra attendre un mois avant que les premiers cas officiels ne soient recensés en France.

Reste que, de leur côté, des médecins de l'hôpital Jean Verdier s'interrogent sur cet étrange cas arrivé dans leur établissement en décembre. Un test du Covid-19 est pratiqué après-coup et le résultat tombe. 

«J'ai reçu il y a quinze jours un appel du professeur Yves Cohen, (chef des services de réanimation de l'hôpital Jean Verdier et d'Avicenne à Bobigny, NDLR). Il m'a dit que j'étais positif au Covid-19 en décembre et que j'étais le seul parmi les patients admis pour une pneumonie, à l'époque, donc que j'étais le patient zéro», raconte Amirouche Hammar à franceinfo. «Je suis un miraculé», résume-t-il.

Mais au soulagement de n'avoir pas fait partie des victimes, succède une forme de peur teintée de doute et propre à beaucoup de guéris, celle d'avoir transmis, sans le savoir, le virus autour de lui.

«En décembre, je ne savais pas. Je suis sorti faire les courses au centre commercial, au marché, j'ai emmené les enfants à l'école, accueilli la famille à la maison alors oui peut-être que j'en ai contaminé d'autres», pense-t-il.

Quant à savoir comment Amirouche Hammar a-t-il, lui, été contaminé ? Le mystère à ce stade reste entier.

Son épouse et ses enfants également malades

Son épouse, elle aussi brièvement malade en décembre, pourrait détenir la clé. Poissonnière en grande surface, elle côtoie beau­coup de monde au quotidien.

«Elle a plein de clients étran­gers, a déclaré l'homme cette fois au Parisien. Sans compter qu'elle est installée à côté d'un rayon sushis, où travaillent des Asiatiques», dit-il.

Deux des quatre enfants du couple ont également été contaminés, heureusement sans gravité. Alors que les recherches se poursuivent, les médecins de l'hôpital Jean Verdier ont, de leur côté, décidé de rouvrir les dossiers de 14 patients hospitalisés dans leur établissement pour des pneumonies, en décembre et janvier.

A l'époque des tests avaient été pratiqué pour vérifier s'ils étaient porteurs de la grippe ou d'un coronavirus connu (mais pas du SARS- CoV-2, qui lui n'était pas encore répertorié).

Mais si les tests se sont tous révélés négatifs, rien ne dit que d'autres cas positifs détectés, comme celui d'Amirouche Hammar, ne soient découverts à l'avenir dans d'autres structures. 

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