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Qu'est-ce que la chlorpromazine, ce vieux médicament qui pourrait être utile contre le Covid-19 ?

Ce neuroleptique empêcherait le virus de pénétrer dans la cellule. [Thomas SAMSON / AFP / POOL]

La chlorpromazine va faire l'objet d'un premier essai clinique exploratoire en France, début mai, chez des patients sous oxygène atteints du Covid-19, selon la responsable de l'essai. Mais qu'est-ce que ce médicament ?

Il s'agit d'un antipsychotique, c'est-à-dire qu'il peut «soulager les symptômes de la psychose comme les idées délirantes (fausses croyances) et les hallucinations (voir ou entendre quelque chose qui n'existe pas)», explique le Centre de toxicomanie et de santé mentale (Camh). La chlorpromazine est le premier médicament antipsychotique de l'Histoire, selon le Groupe hospitalier universitaire (GHU) Paris psychiatrie neurosciences. Plus largement, les antipsychotiques sont la principale catégorie de médicaments utilisés contre la schizophrénie. Mais la chlorpromazine est également utilisée en anesthésie.

Ce médicament est efficace contre les coronavirus, une famille de virus dont l'un d'entre eux est à l'origine de la maladie du Covid-19 : «On connaissait les propriétés antivirales in vitro de la chlorpromazine (Largactil) sur les précédents coronavirus, le SARS-Cov-1 et le MERS-CoV. On a sollicité l'Institut Pasteur, l'équipe d'Etienne Simon-Loriere, qui a confirmé en laboratoire sur des cellules humaines l'activité antivirale sur le coronavirus actuel», indique à l'AFP le docteur Marion Plaze de l'hôpital Sainte Anne à Paris.  

Les patients atteints de troubles psychiques relativement peu touches

Ce médicament n'a pas été choisi au hasard pour cet essai contre le Covid-19 : «On a été frappés par le fait que nos patients en psychiatrie soient très peu touchés par l'épidémie», explique le docteur. Depuis le début de l'épidémie, les services de psychiatrie constatent une faible prévalence de formes symptomatiques et sévères du Covid-19 chez les patients atteints de troubles psychiques.

Au sein du pôle hospitalo-universitaire parisien du 15e arrondissement, en moyenne 19 % du personnel médico-soignant a contracté le Covid-19, alors que seuls 3 % des patients hospitalisés ont été dépistés positifs. Cela, alors que certains facteurs, tels que le surpoids ou les troubles cardio-vasculaires, les placent a priori parmi les personnes à risque.

L'essai doit débuter «sur 40 patients Covid-19 hospitalisés, non psychiatriques, dont la moitié recevra la chlorpromazine et le traitement standard (oxygène, hydratation, anti-coagulants si nécessaire...) et l'autre le traitement standard», détaille à l'AFP Marion Plaze, qui espère avoir des premiers résultats dans un mois et plus rapidement si d'autres établissements que Sainte-Anne et la clinique de l'Alma rejoignent l'étude.

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