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Coronavirus : pourquoi la prolongation du confinement semble inévitable

En cas de renforcement du confinement, il est probable que les Français ne puissent plus sortir faire leur jogging.[JOEL SAGET / AFP]

«Au moins quatorze jours», c'est la durée indiquée par Emmanuel Macron lors de la mise en place du confinement en France, lundi 16 mars. Au sixième jour du dispositif, ces mots prennent tout leur sens alors que plusieurs éléments tendent vers une prolongation inévitable.

Pour commencer, le laxisme de certains Français par rapport aux mesures de confinement ne cesse d'être déploré, malgré les amendes infligées en cas d'infraction.

L'Assemblée nationale a d'ailleurs durci, dans la nuit de samedi 21 à dimanche 22 mars, les sanctions en cas de violation des règles : les 135 euros d'amende forfaitaire passeront ainsi à 1.500 euros en cas de récidive «dans les 15 jours» et «quatre violations dans les trente jours» pourront valoir «3.700 euros d'amende et six mois de prison au maximum».

Dans le même mouvement, certaines villes, comme Nice, Menton, Béziers ou Perpignan, ont décidé d'instaurer un couvre feu de leur propre chef, alors même qu'il n'a, pour l'instant, pas été imposé au niveau national. Preuve que le durcissement du confinement est déjà en cours.

Et cette dynamique va probablement se poursuivre puisque les députés et sénateurs ont trouvé «un accord», dimanche 22 mars, sur le projet de loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de coronavirus.

Le texte doit notamment permettre d'instaurer immédiatement et pour deux mois l'état d'urgence sanitaire. Il donne au Premier ministre le pouvoir de prendre par décret «les mesures générales limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion», et lui permet de «procéder aux réquisitions de tous biens et services nécessaires afin de lutter contre la catastrophe sanitaire».

Sans oublier un fait important : les professionnels de santé eux-mêmes réclament la prolongation et le durcissement du confinement.

Le Conseil de l'Etat saisi

Pour cela, ils s'appuient notamment sur le bilan de l'épidémie en France. Les chiffres sont clairs : entre vendredi 20 et samedi 21 mars, le nombre de morts a bondi de près de 20%, pour atteindre 562. Et encore, ce décompte n'inclut que les patients décédés à l'hôpital, pas ceux morts en Ehpad ou chez eux. Le nombre de patients hospitalisés a atteint 6.172 (+18%), dont 1.525 cas graves en réanimation.

C'est pourquoi des syndicats issus de la santé ont déposé un recours auprès du Conseil d'Etat pour demander l'instauration d'un «confinement total».

Enfin, il y a de bonnes chances que le confinement français se poursuive et se renforce car c'est le mouvement global en Europe. L'Italie vient de durcir les règles en fermant tous les espaces verts et en ordonnant l'arrêt de toutes les activités de production non indispensables pour garantir l'approvisionnement de biens essentiels.

De son côté, l'Espagne a annoncé la prolongation de son propre confinement jusqu'au 11 avril.

Lors de son intervention samedi 21 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé, a indiqué que le conseil scientifique, qui guide le gouvernement depuis le début de l'épidémie de Covid-19, devait se prononcer lundi 23 mars sur la durée et l'étendue des mesures à prendre en France.

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