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Première génération concernée, âge de départ... ce qu'il faut retenir des annonces d'Edouard Philippe sur les retraites

Le verdict est enfin tombé. Après des mois de flou et sept jours d'une grève ponctuée de mobilisations locales et nationales, le Premier ministre Edouard Philippe a dévoilé, ce mercredi 11 décembre, les principales mesures de la réforme des retraites.

La parole du chef du gouvernement, qui s'est exprimé à la mi-journée depuis le Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Paris, était très attendue, la réforme des retraites, qui vise à fondre les 42 régimes actuels (spéciaux, fonctionnaires, salariés du privé, libéraux, artisans, agriculteurs…) en un seul système universel par points, concernant l'ensemble des Français.

«Nous proposons un nouveau pacte entre les générations. Un pacte fidèle dans son esprit à celui que celui que le Conseil national de la résistance a imaginé et mis en oeuvre après-guerre pour construire le système de retraites actuel. Il en refonde profondément les règles pour corriger les injustices, pour prendre en compte les nouvelles précarités mais il reste fidèles aux valeurs fondatrices», a tenu à assurer, en préambule, Edouard Philippe cherchant vraisemblablement l'apaisement au regard du contexte social actuel.

«Il n'y a pas d'agenda caché, nous ne cherchons pas de petites économies», a-t-il, à cet égard, encore ajouté.

Les francais nés avant 1975 pas concernés par la réforme

Principale nouvelle, la bascule de cette réforme des retraites ne se fera finalement pas pour la génération 1963, mais celle née à partir de 1975, en 2025, soit ceux qui auront 50 ans au 1er janvier 2025.

«Nous avons choisi de ne rien changer à celles qui sont à moins de dix-sept ans de la retraite, celles nées en 1975. (...) Elles ne seront pas concernées par le système universel», a ainsi indiqué Edouard Philippe.

En clair, le gouvernement a décidé que le système universel de retraites par points ne s'appliquerait qu'aux personnes nées après 1975. Les générations précédentes conservant, elles, l'actuel système par annuité. 

Toutefois, «la première partie de carrière, jusqu'en 2025, sera calculée sur l'ancien système», a précisé le Premier ministre.

La génération 2004 qui aura «18 ans en 2022» intégrera, elle, directement le nouveau système.

La valeur du point, et son évolution, fixées par les partenaires sociaux

Dans ce nouveau système, où chaque actif va accumuler des points pendant sa carrière, lesquels vont permettre le calcul de la pension, Edouard Philippe a indiqué que la valeur de point sera fixée par les partenaires sociaux, «sous le contrôle du parlement» de même que son évolution.

Avec une «règle d’or», a-t-il précisé, en ce sens «que la valeur des points acquis ne pourra pas baisser, et que leur indexation progressive s'appuiera sur les salaires (et non sur les prix) qui augmentent plus vite que l’inflation».

Par ailleurs, des points supplémentaires seront octroyés, dès le premier enfant, et non plus à partir du troisième, comme c'est le cas aujourd'hui. Enfin, des points pourront être crédités pour compenser les périodes de chômage et de maladie, même si, d'une façon générale, «chaque heure travaillée permettra d'acquérir des points.»

Un même niveau de cotisation pour tous et une pension minimale de 1000 euros

Par ailleurs, le gouvernement a décidé que tous les Français auront le même niveau de cotisation (sur la totalité des revenus) jusqu’à 120.000 euros.

Au-dessus, «les plus riches paieront une cotisation de solidarité plus élevée qu'aujourd'hui», a ajouté Edouard Philippe, sans toutefois détailler le montant.

Une pension minimale de 1.000 euros nets par mois est par ailleurs actée pour une carrière complète au SMIC, celle-ci devant, «dans la durée» représenter 85 % du SMIC.

Un âge de départ à la retraite inchangé à 62 ans, un «âge d'équilibre» À 64 ans

«Comme le président de la République s’y est engagé, nous maintiendrons l'âge minimal de partir à la retraite à 62 ans», a indiqué le Premier ministre.

Le gouvernement compte cependant reprendre la proposition du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye de mettre en place «un âge d’équilibre avec un système de bonus-malus».

Cet «âge d'équilibre» sera de 64 ans en 2027, a annoncé Edouard Philippe.

Les régimes spéciaux voués à disparaître in fine

Comme attendu, la réforme étant sur les rails, les 42 régimes spéciaux seront bien «progressivement supprimés.»Avec toutefois la possibilité pour les «métiers usants» de partir «deux années plus tôt».

Concernant les enseignants, qui relèvent eux du régime général de l'assurance vieillesse, le Premier ministre a assuré leur niveau de pensions sera «sanctuarisé».«Nous inscrirons dans la loi la garantie selon laquelle le niveau des retraites des enseignants sera sanctuarisé et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique», a-t-il annoncé.

«Nous engagerons avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions» des enseignants, «nous le ferons progressivement et nous commencerons dès 2021», a-t-il également assuré.

 

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