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Tag antisémite sur une boutique «Bagelstein» à Paris : une plainte déposée

La vitrine d'un restaurant de la franchise «Bagelstein» a été barrée d'un tag antisémite «juden» («juif» en allemand) écrit en jaune, samedi 9 février. Les messages d'indignation se multiplient après la publication de plusieurs clichés sur les réseaux sociaux.

Les gérants du restaurant ont déposé plainte, a indiqué dimanche à l'AFP le cofondateur de cette chaine de restauration, Gilles Abecassis. «Nous avons découvert ce tag samedi matin. Il a probablement été fait dans la nuit de vendredi à samedi», a-t-il expliqué, précisant que des graffitis similaires ont déjà été réalisés sur d'autres vitrines. Le restaurant visé se trouve dans le centre de la capitale, sur l'Ile Saint-Louis.

«La plainte a été déposée samedi. La police est venue sur place», a ajouté le responsable de cette enseigne de restauration rapide spécialisée dans la vente de bagels.

Gilles Abecassis «ne pense pas que ce soit des 'gilets jaunes'» qui aient réalisé ce tag, découvert plusieurs heures avant la manifestation de samedi. «Ils ont écrit ça en jaune, mais ça peut être pour l'étoile de David» que l'Allemagne nazie imposait aux juifs de porter, a-t-il souligné.

«Nous sommes choqués, mais nous répondrons demain à ces abrutis sur un ton décalé de sale gosse. Nous voulons garder notre bonne humeur», a expliqué le responsable de l'enseigne, qui dit avoir reçu «des milliers de messages de soutien, de Hong Kong, de Sydney, d'Europe de l'Est, de gens de milieux différents, pas seulement de confession israélite».

«Un tag antisémite en plein Paris. Un de trop»

Les réactions politiques se sont multipliées depuis la découverte de l'inscription.

«Un tag antisémite en plein Paris. Un de trop», a dénoncé dimanche matin le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur Twitter. «'Juden' en lettres jaunes, comme si les plus tragiques leçons de l'Histoire n'éclairaient plus les consciences», a-t-il ajouté, faisant notamment référence au nazisme.

«Notre réponse : tout faire pour que l'auteur de cette ignominie soit condamné. Notre honneur : ne rien laisser passer», a-t-il conclu son message.

Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a également réagi à cet acte de vandalisme. «Paris, 2019. Le mot 'Juden' inscrit sur la vitrine d’un restaurant #Bagelstein. L’antisémitisme le plus crasse dans les rues de la ville lumière.» Dans son tweet, il fait également un lien entre le tag, la tentative d'incendie de la maison du président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, et les incidents survenus aux abords du palais Bourbon lors du 13e samedi de mobilisation des «gilets jaunes».

«Ras le bol à force, semaine après semaine, de devoir dénoncer  l'antisémitisme, a écrit sur Twitter la députée de Paris Elise Fajgeles. Mais il ne faut surtout pas s'habituer, baisser les bras. Référence â l'Allemagne des années 30, qu'il y a t il après ? (sic)»

L'essayiste et fondateur du parti Place publique, Raphaël Glucksmann, a dénoncé «le silence face aux multiplications des slogans antisémites, homophobes et racistes» qui «pave la voie au pire».

«Lire « Juden » sur la vitrine d’un restaurant dans l’île St Louis en 2019 quand on sait que des centaines d’enfants, femmes et hommes qui y vivaient, ne sont jamais revenus des camps Quelle honte, quel dégoût !», s'est indignée Karen Taieb, adjointe à la mairie de Paris.

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