C'est une adresse discrète et qui aurait préféré le rester. L'hôtel de Pourtalès, également appelé le «no adress», a été le théâtre du braquage de Kim Kardashian dans la nuit de dimanche à lundi.
Cet hôtel particulier du VIIIe arrondissement de Paris accueille depuis le printemps 2010 les «happy few» de passage dans la capitale, stars du showbiz, sportifs de renom ou riches étrangers. Caché derrière une façade discrète sans aucun panneau indiquant sa présence, il fonctionne uniquement sur le bouche à oreilles, via un mot de passe, où par l'intermédiaire d'agences de conciergerie de luxe. Il avait accuelli notamment l'attaquant du PSG Zlatan Ibrahimovic peu après son arrivée à Paris, le défunt chanteur Prince, Madonna, Leonardo DiCaprio ou encore... Kanye West, le mari de Kim Kardashian.
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Un «Sky Penthouse» à 15.000 euros la nuit
A l'intérieur, on trouve neuf appartements de luxe d'une surface allant de 95 à 350 mètres carrés. Vingt salariés, dont un chef cuisinier, sont chargés de répondre à tous les désirs des fortunés locataires. Le tout pour des prix allant de 1.500-2.000 euros la nuit à 15.000 euros pour le «Sky Penthouse», le plus grand appartement situé au dernier étage. Celui-ci offre notamment une terrasse panoramique sur le toit avec jardin privé et bain bouillonnant.
Classé monument historique depuis 2002, l'hôtel de Pourtalès a été construit à l'initative du riche financier et diplomate suisse le comte James Alexandre de Pourtalès, qui souhaitait y exposer sa collection de tableaux de maîtres. C'est l'architecte Félix Duban qui s'est chargé de la construction, s'inspirant des palais florentins de la Renaissance. Le bâtiment a été inauguré en 1839. Après avoir longtemps servi de bureaux pour l'assureur MMA, l'hôtel de Pourtalès a été racheté, avec le bâtiment moderne attenant, en 2004 par l'homme d'affaires Alexandre Allard, qui a fait fortune en revandant son entreprise «Consodata» pour la bagatelle de 500 millions d'euros.
La sécurité mise en cause
C'est ce dernier qui a lancé la rénovation du bâtiment, menée entre 2006 et 2008 par l'architecte Anthony Béchu. Ce dernier en a profité pour relier l'hôtel à l'immeuble attenant, l'ensemble accueillant désormais les neuf appartements.
Le braquage de Kim Kardashian pose forcément la question de la sécurité du bâtiment. Selon le Parisien, celui-ci ne disposerait d'aucune caméra de surveillance. Pourtant, comme l'a indiqué le président de la conciergerie de luxe MyConcierge, Yves Abitbol, au Figaro, les lieux sont habituellement sûrs : aucun problème n'avait été signalé alors qu'il abrite de précieuses oeuvres d'art. Surtout, les célébrités se déplacent en général avec leur propre service de sécurité. L'enquête devra déterminer de quelle manière les malfrats ont réussi à pénétrer jusqu'à l'appartement de Kim Kardashian.