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Attentat de Nice : l'enquête se poursuit, le gouvernement se défend

Daesh a revendiqué l'attentat de Nice, le plus meurtrier depuis les attentats parisiens du 13 novembre 2015. Photo d'illustration. [Giuseppe Cacace /AFP]

Trois jours après l'attentat de Nice, les enquêteurs tentaient toujours dimanche de cerner la personnalité de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur de l'attaque au camion qui a fait 84 morts. Le gouvernement s'employant de son côté à démontrer que toutes les mesures possibles sont prises pour faire face au terrorisme.

"Il semble" que le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, qui a foncé au volant d'un poids lourd sur la foule après le feu d'artifice du 14 juillet sur la Promenade des Anglais, se soit "radicalisé très rapidement", a dit samedi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

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L'homme ne faisait l'objet d'aucun signalement pour radicalisation mais était connu pour des faits de délinquance ordinaire. Cinq personnes de son entourage - son ex-épouse et quatre hommes - sont toujours en garde à vue. Les auditions évoquent un basculement "récent" vers "l'islam radical", selon des sources policières.

Revendication de Daesh

Le tueur "est un soldat de l'État islamique" qui a agi "en réponse aux appels lancés pour prendre pour cible les ressortissants des pays de la coalition qui combat Daesh", a affirmé samedi l'agence Amaq. Liée au groupe jihadiste, celle-ci avait déjà revendiqué les attentats parisiens du 13 novembre 2015, les plus meurtriers jamais commis en France, avec 130 morts.

Pour contrer la menace, Bernard Cazeneuve a appelé "tous les Français patriotes" à rejoindre la "réserve opérationnelle" qui compte 12.000 volontaires (9.000 de la gendarmerie nationale, 3.000 de la police).

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Un peu plus tôt, à l'issue d'une réunion ministérielle à l'Élysée, le président François Hollande avait lancé un appel à la "cohésion" et à "l'unité" nationale. Mais le semblant de concorde qui avait suivi les attaques jihadistes de janvier et novembre 2015 a fait long feu.

"Je voudrais savoir ce qui était pris comme mesure en situation de guerre, en état d'urgence, pour que l'on ne tue pas avec cette arme-là dans une grande ville de France", a ainsi demandé samedi Christian Estrosi, président Les Républicains de la région Paca.

"Pas de polémiques inutiles"

La présidente du FN Marine Le Pen a dénoncé les "carences gravissimes de l'État" et l'ex-président Nicolas Sarkozy a estimé que le moment viendrait "bientôt" de "dire les choses", et surtout de "les faire". A ces critiques, Bernard Cazeneuve a répondu samedi que la police était "très présente" à Nice.

Dans le Journal du Dimanche, Manuel Valls rappelle que "les services de l'État et la ville de Nice avaient préparé ensemble ce 14-Juillet, comme ils avaient préparé le carnaval ou l'Euro". Le Premier ministre s'en prend à l'opposition et à "certains politiques irresponsables (qui) disent que cet attentat était évitable". "Je comprends les interrogations, les colères des proches des victimes (...) Mais je ne veux pas de polémiques inutiles", prévient le chef du gouvernement.

"Actuellement, 100.000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés pour assurer la sécurité de nos concitoyens", a pour sa part indiqué M. Cazeneuve, soulignant la volonté du gouvernement de "renforcer la présence des forces de sécurité sur l'ensemble du territoire national". Par ailleurs, l'effectif de l'opération militaire Sentinelle, maintenu à 10.000 hommes contre 7.000 prévus initialement après la fin de l'Euro-2016, restera à ce niveau "jusqu'à la fin de l'été", a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian.

Sur la Promenade des Anglais, des passants ont continué samedi à déposer des bouquets de fleurs et des messages, dans lesquels percent la peine et la colère. Parmi les bougies et les condoléances, on peut lire : "Assez de discours !", "Marre des carnages dans nos rues !", "Arrêtons le massacre !". Dix enfants et adolescents figurent parmi les morts, ainsi que plusieurs étrangers, dont trois Allemands, quatre Tunisiens et deux Américains. Le bilan pourrait encore s'alourdir, car 121 des quelque 300 blessés restaient hospitalisés samedi, dont 26 en réanimation, selon le ministère de la Santé.

La secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, a déclaré samedi soir que les premières indemnisations interviendraient "dès la fin de la semaine prochaine". La France entame dimanche son deuxième jour de deuil national, qui culminera avec une minute de silence lundi à midi dans tout le pays.

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