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Loi travail : vers une sortie de crise ?

La loi El Khomri sera soumise à une commission mixte paritaire, chargée de trouver un accord. [© KONRAD K./SIPA]

Les opposants au projet de réforme El Khomri seront présents dans la rue, alors qu’une sortie de crise semble s’esquisser au fil des jours. 

Une journée décisive. Les opposants à la loi travail seront de nouveau mobilisés, mardi, notamment à l’appel de la CGT. Et ce, après plus de trois mois de grogne quasi-continue, avec une multiplication des blocages dans l’ensemble du pays. Alors que le projet de réforme poursuit son parcours parlementaire au Sénat, les manifestants entendent maintenir la pression pour enfin faire plier le gouvernement.

Des rues mobilisées ?

Les syndicats veulent faire de cette journée une démonstration de force. La mobilisation sera «comme nous n’en avons jamais connu» depuis février,  a ainsi prévenu le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. Le responsable espère donc faire mieux que le 31 mars, où l’affluence des manifestants dans les rues avait atteint son maximum, entre 390 000 personnes, selon les autorités, et 1,2 million, d’après les syndicats.

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Signe que la situation reste très tendue, 130 personnes ont été interdites de manifester mardi à Paris. L’objectif des opposants reste le même : le retrait pur et simple de la loi travail, qu’ils jugent contraire aux intérêts des salariés. Une posture inchangée depuis plus de trois mois, à présent mise à mal par l’essoufflement de la mobilisation.

En effet, même si le trafic ferroviaire restait perturbé, lundi, la SNCF n'annonçait que 4,6 % d’agents grévistes, contre près de 8 %, la semaine dernière. D’autant qu’une porte de sortie semble à présent s’ouvrir. Après plusieurs jours de bataille, Philippe Martinez a appelé le gouvernement à discuter. «Je ne suis pas pessimiste, j’espère que le gouvernement comprend ce qui se passe», a-t-il ainsi affirmé.

De son côté, Myriam El Khomri, qui doit rencontrer le responsable syndical vendredi, a estimé que «la position de la CGT a évolué et c’est une bonne chose». Car la ministre du Travail n’a eu de cesse de le rappeler : le retrait du texte de loi est exclu. Le gouvernement, qui a déjà fait des concessions en mars dernier, ne semble pas prêt à en faire de nouvelles.

La menace de la droite

En plus de cette bataille sociale, une autre, politique, a commencé pour l’exécutif. Le projet de réforme est en effet en débat depuis lundi au Sénat. Or, majoritairement de droite, la chambre haute a modifié en commission un grand nombre d’articles, mettant fin aux 35 heures ou supprimant le seuil de 24 heures hebdomadaires pour le temps partiel.

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Manuel Valls a ainsi dénoncé une réécriture «ultra-libérale» du texte dans une «surenchère droitière». Toutefois, le vote des sénateurs, prévu le 28 juin, n’aura pas le dernier mot. La loi El Khomri sera soumise à une commission mixte paritaire, chargée de trouver un accord. En cas d’échec, prévisible, l’Assemblée nationale la validera ensuite en dernière lecture, pas avant début juillet. La gauche n’étant pas unie, le gouvernement devra faire de nouveau usage du 49.3. 

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