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Loi travail : l'exécutif peine à éteindre la grogne

Manifestation de cheminots le 6 juin 2016 à Paris [BERTRAND GUAY / AFP] La CGT, notamment, entend poursuivre le mouvement. [BERTRAND GUAY / AFP]

Le gouvernement peine à éteindre la grogne sociale, avec à nouveau au programme mercredi, à deux jours de l'Euro de football, des grèves à la SNCF, dans les raffineries et des manifestations à venir.

Les demandes de François Hollande à cesser la grève à la SNCF, aujourd'hui principal champ de bataille contre la loi travail, n'ont pas été entendues, ni celles de Manuel Valls qui l'a qualifiée d'"incompréhensible".

Perturbations à la SNCF

Reconduite pour ce mercredi, cette grève vise à défendre le régime des cheminots, à l'appel notamment de SUD-rail et FO-cheminots, malgré un projet d'accord sur le temps de travail maintenant certaines règles internes actuelles (RTT, repos) et en améliorant d'autres (travail de nuit). La CGT-cheminots, premier syndicat au sein de l'entreprise ferroviaire, n'a pas donné de mot d'ordre et s'en est remise aux assemblées générales. Elle a toutefois noté des "améliorations arrachées". Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, qui a annoncé qu'elle signerait le projet d'accord, a dit souhaiter que la CGT "ne s'oppose pas" au projet.

Pour la huitième journée consécutive, le trafic devait rester perturbé mercredi, avec une légère amélioration puisque trois TGV sur quatre circulent, un Transilien sur deux et six Intercités sur dix.

A lire aussi : SNCF : la grève coûterait plus de 20 millions d'euros par jour à l'entreprise

Agacés par le silence de François Hollande à qui ils ont adressé un courrier le 20 mai pour être reçus "rapidement", les syndicats contestataires se montrent déterminés à maintenir la pression sur d'autres fronts. Comme au centre de traitement des déchets de la région parisienne, dans la zone industrielle du Havre ou à la raffinerie Total de Donges, qui en est à sa deuxième semaine de grève, de même qu'à Feyzin (Rhône) où la direction avait pourtant annoncé la fin du mouvement. Des grèves ont également eu lieu dans le commerce, l'agroalimentaire ou l'énergie.

La CGT refuse de voir un essoufflement de la contestation démarrée il y a trois mois et qui n'a plus l'opinion pour lui, selon le dernier sondage. Évoquant un "ancrage" du mouvement, elle appelle les salariés "à continuer et amplifier la mobilisation sous toutes ses formes pour obtenir le retrait de la loi travail et de ses dangers". Une grève des pilotes est également prévue chez Air France du 11 au 14 juin. Elle donnerait, selon Laurent Berger, "une très mauvaise image", voire une "mise en danger de la compagnie".

Nouvelles manifestations

Pour aider les salariés engagés dans des grèves reconductibles, des syndicats CGT ont mis en place une cagnotte qui a récolté plus de 200.000 euros. Elle est destinée aux grévistes de tous bords, y compris non syndiqués. Une première remise de chèque, destinée à des cheminots, est organisée à midi en région parisienne (Versailles).

La CGT annonce la poursuite de la mobilisation avec de nouvelles manifestations, mercredi et jeudi, à son initiative, avant une manifestation nationale parisienne le 14 juin à l'appel des sept syndicats opposés au projet de loi de Myriam El Khomri (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL). Leur intersyndicale, prévue à partir de 18h mercredi, va se pencher sur les modalités de cette manifestation et pourrait également décider d'autres mobilisations éventuelles. Il est question d'une nouvelle manifestation parisienne fin juin, au moment du vote du texte au Sénat, l'occasion de révéler les résultats d'une votation citoyenne.

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