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Loi travail : le conflit se durcit

De nouvelles grèves et manifestations sont prévues dans les jours à venir. [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

Raffineries et dépôts bloqués, stations-service à sec : le conflit autour des sites pétroliers s'est encore durci mardi, alors que la contestation de la loi travail doit s'intensifier mercredi avec de nouvelles grèves des cheminots, en attendant celle des contrôleurs aériens jeudi, journée nationale de manifestation.

La tension est montée mardi dès l'aube avec le déblocage musclé de la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Pneus enflammés et jets de projectile contre grenades lacrymogène et canons à eau : la police a dénombré sept blessés légers dans ses rangs, la CGT "quelques blessés" victimes de coups de matraque. Le syndicat a aussitôt dénoncé "un usage inacceptable de la violence" et "un déni de démocratie", promettant "d'autres formes d'actions". La fédération CGT des ports et docks, qui avait appelé à la grève jeudi, a décidé de prolonger son mouvement de 24 heures, jusqu'à vendredi, "en réponse à la répression".

L'exécutif inflexible

L'exécutif s'est montré inflexible. Le Premier ministre a réaffirmé qu'il n'y aurait "pas de retrait" du projet de loi travail et que "d'autres sites (de raffinerie) seront libérés".

Les approvisionnements des stations-service restaient aléatoires mardi avec, comme la veille, 20% des 12.000 stations françaises "soit en pénurie complète, soit en pénurie d'un ou deux produits" mardi, selon Alain Vidalies, secrétaire d'Etat chargé des transports. Et des automobilistes inquiets, prêts à tout pour éviter la panne sèche. "Ces trois derniers jours nous avons battu tous les records de consommation (...) avec 500% d'augmentation dans certains secteurs" géographiques, précipitant la pénurie. Initialement concentrées dans le nord et l'ouest, ces ruées d'automobilistes s'étendaient mardi à l'Ile-de-France ainsi qu'au Centre, Rhône-Alpes, Auvergne et Paca.

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La Compagnie industriel et maritime (CIM), autrement dit le terminal pétrolier du Havre, qui assure 40% des importations françaises, devait pour sa part fermer les vannes mardi en fin d'après-midi, faisant planer un risque sur l'approvisionnement en hydrocarbures de l'Hexagone. Le Premier ministre a renvoyé la responsabilité de la situation à la CGT, un syndicat "dans une impasse" qui prend "en otage" l'économie du pays selon Manuel Valls, quand le président de la République François Hollande a déploré "un blocage" décidé "par une minorité".

Grèves à la SNCF et à la RATP

Le conflit va encore s'amplifier mercredi et jeudi, avec une nouvelle grève à la SNCF, à l'appel de la CGT et de SUD, à la fois contre la loi travail et pour peser sur les négociations en cours sur les conditions de travail. D'autres difficultés dans le rail sont déjà à prévoir la semaine prochaine, avec des appels à la grève de tous les syndicats représentatifs à la SNCF à partir du 31 mai, mais aussi à la RATP, où la CGT appelle à la grève illimitée à partir du 2 juin.

Le trafic aérien sera également perturbé jeudi, avec notamment 15% de vols annulés à Orly en raison d'un appel à la grève de la CGT, puis du 3 au 5 juin, à l'appel de tous les syndicats de l'aviation civile.

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L'intersyndicale (CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL) espère que sa huitième journée de manifestations jeudi mobilisera davantage que la précédente, le 19 mai (entre 128.000 et 400.000 personnes selon les sources). Alors que le mouvement a culminé le 31 mars (de 390.000 à 1,2 million de personnes) sans retrouver pareil niveau depuis, une neuvième journée est d'ores et déjà programmée le 14 juin, en plein Euro de football. 

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