En direct
A suivre

La "Nuit debout" veut sortir de la place de la République

Des centaines de personnes participent à la "Nuit debout" le 7 avril 2016 place de la République à Paris  [MIGUEL MEDINA / AFP] Des centaines de personnes participent à la "Nuit debout" le 7 avril 2016 place de la République à Paris [MIGUEL MEDINA / AFP]

"Sortir de la place de la République". Lancée le 31 mars, l'opération "Nuit debout", devenue en une semaine un mouvement qui a essaimé à travers la France, veut désormais se construire un avenir en s'étendant hors de Paris et des centres urbains.

L'opération avait été lancée pour prolonger la manifestation contre la loi El Khomri, avec l'occupation de l'emblématique place parisienne et la projection du film "Merci Patron", réalisé par François Ruffin, fondateur du journal de critique sociale Fakir.

Des centaines, puis des milliers de personnes s'y sont retrouvées chaque soir, avec la bienveillance des autorités parisiennes, pour participer à la première occupation de place d'ampleur en France, dans la lignée de celles de la Puerta del Sol à Madrid des "Indignés", de la place Syntagma à Athènes par la "Génération des 700 euros" ou des actions du mouvement "Occupy" aux Etats-Unis.

Des centaines de personne rassemblées pour la "Nuit debout" le 7 avril 2016 place de la République à Paris [MIGUEL MEDINA / AFP]

"Cette forme d'action politique du rassemblement est devenue une forme reconnue, désormais utilisée comme la grève, la manifestation, le sit-in, l'émeute", explique à l'AFP le sociologue Albert Ogien, qui a étudié ces nouvelles formes de protestation: "C'est une forme moderne d'action politique, hors partis, hors syndicats, sans chef, sans programme, qui dit +on discute entre citoyens de ce qu'il faut faire+".

Mais elles sont, selon lui, "vouées à disparaître" à terme: "Elles existent avant tout pour montrer qu'une auto-organisation des gens est possible. L'idée, c'est de faire naître une envie de protestation, de contestation parmi les gens".

"Ce n'est pas un mouvement spontané", raconte François Ruffin: "Il y a eu beaucoup de travail, de réunions… C'est un mouvement volontaire qui a rencontré un désir latent de sortir de la résignation. Ça relève plus de l'affect, du sentimental que du projet politique, ou alors c'est un projet politique sentimental".

Avec des assemblées générales citoyennes quotidiennes et une organisation "horizontale" sans meneur mais structurée en pôles ("logistique", "actions", "communication"...) et commissions ("convergence des luttes", "éducation populaire", "international", "cantine"...), les participants échangent sur des alternatives politiques, contre la loi travail "et le monde qui va avec".

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités