Rassemblés pour ne pas oublier. Des centaines de Parisiens se sont rendus dimanche place de la République à Paris, pour rendre hommage aux victimes des attentats de janvier et novembre 2015, quasiment un an jour pour jour après la grande marche du 11 janvier.
La cérémonie est venue clôturer une semaine de commémorations devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, ainsi qu’à Montrouge, et à Porte de Vincennes. La foule, dimanche, était partagée entre crainte et détermination : «J’ai peur mais je suis là», pouvait-on ainsi lire sur un panneau. D’autres ont brandi le désormais célèbre «Tous en terrasse !», avant de s’enlacer lorsque les prénoms des 149 victimes du terrorisme l’an dernier ont été égrenés.
Une vive émotion retrouvée quelques heures plus tôt lorsque Johnny Hallyday a entonné «Un dimanche de janvier», sa chanson saluant la marche républicaine, qui avait rassemblé des millions de Français. Les prénoms de Paris de Jacques Brel a ensuite été repris par le Chœur de l’armée française, avant la lecture d’une allocution prononcée par Victor Hugo à son retour d’exil, le 5 septembre 1870. Des paroles qui reprennent tout leur sens aujourd’hui : «Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain», avait alors lancé l’écrivain.
La cérémonie s’est poursuivie par une minute de silence, avant le chant de La Marseillaise. Puis, François Hollande, présent sur place, est allé saluer les familles des victimes, avant d’effectuer une visite surprise à la Grande Mosquée de Paris, dans une journée placée sous le signe de l’union.
République, lieu du souvenir
Le président et la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont aussi dévoilé une plaque en hommage au «peuple de France», au pied d’un chêne du souvenir planté sur la place de la République. La preuve qu’en un an, l’esplanade est devenue un lieu de recueillement emblématique. Anne Hidalgo confiait ainsi à Libération que la place avait «changé de statut (…) pour le meilleur et pour le pire».
Un meilleur incarné par les milliers de fleurs, bougies et messages déposés ces derniers mois au pied de la statue de Marianne, au cœur de la place.