L'Etat s’interroge sur les permissions de sortie des détenus, après la fusillade de lundi à Saint-Ouen.
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— RTL France (@RTLFrance) 7 Octobre 2015
Pour enrayer ce phénomène, la ministre de la Justice a évoqué mardi la possibilité d’«imposer systématiquement pour certains détenus une escorte», avec un encadrement de la police, de la gendarmerie ou de l’administration pénitentiaire.
Mais cette méthode "doit rester exceptionnelle, car elle est très lourde», juge David Daems, secrétaire national de FO Pénitentiaire. Le constat est le même pour la généralisation des bracelets électroniques, techniquement infaisable à grande échelle. Selon lui, la justice doit être moins "laxiste". Il dénonce ainsi la manière "mécanique" avec laquelle les dossiers sont traités. "Les magistrats ont leur part de responsabilité", assure-t-il, ajoutant que les permissions de sortie "ne doivent pas être la règle, mais l'exception".
Le syndicat policier Alliance, par la voix de Fabien Van Hemelryck, va dans ce sens. Il appelle lui aussi à davantage de "fermeté" de la part de la justice. "Il faut que les auteurs de crimes et de délits sachent que lorsqu'ils se font attraper, ils auront une peine exemplaire", selon lui.
Un danger ou une nécessité ?
Mais les sorties temporaires restent "une nécessité" dans le processus de réinsertion, d'après le Syndicat de la magistrature. Laurence Blisson explique ainsi qu'elles sont "essentielles dans le temps vide que représente la prison", et permettent, sur le long terme, de "protéger la société".
Elle rappelle aussi que malgre tous les efforts fournis par les juges d'application des peines, ceux-ci "ne peuvent prédire l'avenir car ils n'ont pas de boule de cristal". Conséquence : le "risque zéro n'existe malheureusement pas".