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"Combativité" et remaniement au menu de rentrée de l'exécutif

Le mercredi 19 août 2015 a signé la rentrée de l’exécutif avec un premier Conseil des ministres. A l'image, l'entrée du palais de l'Elysée.[Photo d'illustration. Bertrand Guay/ AFP / Archives]

L'exécutif a fait sa grande rentrée mercredi après une courte pause estivale avec un premier Conseil des ministres placé sous le signe de la "mobilisation" mais aussi d'un prochain remaniement, François Rebsamen ayant officiellement remis sa démission au chef de l'État.

 

Le ministre du Travail a été vu à l'issue du Conseil gravissant l'escalier d'honneur de l'Élysée pour rejoindre à cet effet le bureau de François Hollande. Sa démission sera "effective dans les jours qui viendront", a précisé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

"Le temps de préparer les dossiers (...) pour que celui ou celle qui me succèdera arrive dans un ministère prêt à fonctionner (...) disons, à la rentrée" de septembre, a précisé l'intéressé à sa sortie de l'Élysée.

Le temps aussi pour celui qui est redevenu le 10 août maire de Dijon, après seize mois au ministère du Travail, de commenter sans doute une dernière fois les chiffres du chômage, le 26 août, et d'épargner ainsi cette tâche souvent ingrate à son successeur.

 

Un lourd héritage en matière d'emploi

L'héritage est lourd : le chômage a continué de tutoyer les sommets en juin et quelque 630.000 chômeurs supplémentaires ont franchi les portes de Pôle emploi depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, 200.000 sous l'ère Rebsamen.

Qui pour l'assumer et tenter d'amorcer enfin l'inversion d'une courbe dont le président Hollande a fait lui-même la condition de sa candidature en 2017 ? Le nom de Stéphane Le Foll a été cité, mais le ministre de l'Agriculture est empêtré dans la crise des éleveurs de porcs. Celui du "frondeur" Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry, revient aussi avec insistance. Mais d'autres sont cités, tel Alain Vidalies, l'actuel secrétaire d'État aux Transports.

En attendant, a déclaré le chef de l'État en préambule à ce Conseil des ministres de rentrée, le gouvernement doit être "totalement mobilisé" pour "relever quatre défis": la "crise agricole", la "question économique", l'immigration et le climat avec la Conférence mondiale que la France accueillera fin décembre à Paris.

L'objectif : "avancer" tout en donnant "des garanties aux Français en termes de liberté, de sécurité, d'efficacité de l'action de l'État et de solidarité".
    

Un budget 2016 qui s'annonce compliqué
En matière économique, François Hollande, dont les propos étaient rapportés par Stéphane Le Foll, a insisté sur "la stabilité et la cohérence dans les choix", évoquant en particulier son pacte de stabilité. Une manière d'opposer une fin de non recevoir aux frondeurs du PS qui appellent à redéployer une partie des allègements de charges promis aux entreprises au profit des ménages.

L'équation s'annonce cependant toujours aussi complexe pour la préparation du budget 2016, avec une croissance nulle au deuxième trimestre (contre 0,3% attendus) qui a douché les espoirs du chef de l'État d'une reprise plus rapide et franche de l'économie française.

C'est dans ce contexte que François Hollande a promis de nouvelles baisses d'impôts pour les Français  "si la croissance s'amplifie en 2016", dans une interview aux quotidiens régionaux du groupe Ebra à paraître jeudi (Le Progrès, L'Est républicain, Le Dauphiné libéré...)

 

Priorité à la sécurité et à l'éducation

Les priorités du gouvernement pour ce budget 2016 restent la sécurité et l'éducation, les aides aux entreprises et la réduction du déficit, a souligné le ministre des Finances Michel Sapin, défavorable dans l'immédiat à de nouvelles réductions d'impôts après celles concédées à neuf millions de foyers fiscaux.

Mais d'autres dossiers brûlants sont sur la table, comme la sécurité routière après l'annonce d'une forte hausse de la mortalité routière (+19,2% en juillet par rapport à juillet 2014). Le gouvernement réunira un Comité interministériel à la sécurité routière à la rentrée, une première depuis mai 2011.

Autant de débats qui préfigurent déjà la campagne des régionales de décembre, alors que les sondages et l'éclatement de la gauche annoncent une nouvelle déroute du PS à moins de 18 mois de la présidentielle de 2017.

 

Composer avec un PS désordonné

L'exécutif doit aussi composer avec un PS qui tire à hue et à dia avec le dernier pied de nez en date d'Arnaud Montebourg, qui a convié, un an après son éviction du gouvernement, l'ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) qui aura lieu dimanche prochain. Suivra la non moins traditionnelle université d'été du parti à la Rochelle, fin août.

Pas de quoi entamer cependant la bonne humeur de ministres mercredi, le teint hâlé après quelques jours de vacances. L'ambiance du Conseil ? "Combative, studieuse", selon Fleur Pellerin (Culture) et Thierry Mandon (Réforme de l'Etat), "concentrée", selon Jean-Yves Le Drian (Défense) et tout simplement "bonne", selon Laurent Fabius (Affaires étrangères).

 

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