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Accès d'un ingénieur musulman aux sites nucléaires: Décision fin aout

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), le 5 décembre 2011 [Francois Nascimbeni / AFP/Archives] La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), le 5 décembre 2011 [Francois Nascimbeni / AFP/Archives]

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne décidera fin août, lors d'une audience collégiale, de redonner ou non à un ingénieur musulman son autorisation d'accès aux centrales nucléaires, après un avis défavorable de la préfecture de l'Aube, a indiqué lundi son avocat.

L'ingénieur de 29 ans, employé depuis 2012 par une société sous-traitante d'EDF, conteste devant la justice administrative une décision de la direction de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) de lui interdire de travailler sur le site, après une enquête couverte par le secret défense.

"Nous vivons dans un Etat de droit et mon client, un homme diplômé sans aucun casier judiciaire qui pratique un islam classique comme beaucoup de français musulmans, demande à connaître légitimement les motifs de cette interdiction", a expliqué à l'AFP Sefen Guez, l'avocat du Collectif contre l'islamophobie (CCIF) qui le défend.

Selon l'avocat, l'ingénieur avait obtenu une autorisation d'accès aux sites nucléaires en 2012 et 2013, mais en mars dernier, il s'était vu une première fois refuser l'accès à la centrale de Nogent-sur-sur Seine à la suite d'un avis défavorable de la préfecture de l'Aube.

En juin, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait annulé cette interdiction, estimant qu'il y avait "un doute sérieux sur la légalité de la décision" puisque "ni EDF, ni le préfet de l'Aube n'ont précisé quelles caractéristiques justifiaient l'interdiction d'accès".

L'ingénieur avait pu alors rentrer dans quelques sites nucléaires, avant d'être de nouveau interdit d'accès à la centrale de Nogent-sur-Seine, qui se référait à l'avis préfectoral.

Pour la préfecture de l'Aube, le règlement ne prévoit pas la motivation d'un tel avis couvert par le "secret défense", mais "il va de soi que le préfet n'a pas émis un avis défavorable en fonction de critères de religion ou de race". "On juge sur des éléments liés à la sécurité", avait-on insisté au cabinet du préfet.

"Nous avons contesté cette deuxième interdiction en référé et le tribunal a décidé de renvoyer sa décision avant la fin du mois d'août devant une audience constituée de plusieurs magistrats", a indiqué Me Guezdmi.

"Nous admettons que les éléments de cette enquête ne puissent être rendus publics mais mon client et le juge doivent au moins les connaître", a-t-il estimé.

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