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Chômage : l'Insee constate une stabilisation

Le logo de Pôle emploi [Philippe Huguen / AFP/Archives] Le logo de Pôle emploi [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Après une baisse inattendue fin 2013, le chômage mesuré par l'Insee s'est stabilisé au premier trimestre 2014, à contrecourant du nombre d'inscrits à Pôle emploi qui continue de grimper mois après mois.

 

L'Institut de la statistique, qui mesure le chômage selon les normes du Bureau international du travail (BIT), a publié jeudi un taux de chômage de 9,7% en métropole au premier trimestre, au même niveau que fin 2013.

Sur un an, l'Insee constate une baisse de 0,2 point, le nombre de chômeurs s'établissant à 2,779 millions sur les trois premiers mois de l'année. Avec les départements d'Outre-mer, le chômage s'élève à 10,1% de la population active.

Ces taux sont conformes aux dernières prévisions publiées début avril par l'Insee, qui tablaient sur une stabilisation au premier semestre 2014.

En comparaison, sur le premier trimestre 2014, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi, l'autre indicateur du chômage, a continué d'augmenter de 42.000 personnes, battant chaque mois de nouveaux records. Fin avril, Pôle emploi a enregistré une nouvelle hausse de 14.800 sur un mois, atteignant son plus haut historique à 3,364 millions.

Cette divergence entre les deux indicateurs s'explique par le fait qu'ils ne mesurent pas le chômage de la même manière: Pôle emploi recense les demandeurs d'emploi inscrits sur ses listes alors que l'Insee mesure son taux à partir d'une enquête effectuée chaque trimestre auprès de 110.000 personnes.

Le taux de l'Insee est le seul indicateur reconnu à l'international. Il considère comme chômeurs ceux qui réunissent trois critères: ne pas avoir travaillé au cours de la semaine, chercher activement un emploi et être disponible dans les deux semaines.

 

- Le "halo autour du chômage" augmente -

 

Malgré la stabilisation observée au premier trimestre par l'Insee, la situation s'est légèrement dégradée pour les jeunes (+0,2 point) et les séniors (+0,3 point).

Le taux de chômage des 24 ans et moins s'établit à 22,9%, mais reste en nette baisse sur un an (-2,0 points). En ce qui concerne les 50 ans et plus, ils restent la catégorie la moins touchée par le chômage, à 6,7%, mais leur situation s'est légèrement détériorée sur un an (+0,2 point).

Depuis l'élection de François Hollande, le gouvernement a mis l'accent sur l'emploi des jeunes, avec les emplois d'avenir et les contrats de génération notamment. Il souhaite désormais se concentrer sur le chômage des séniors, pour qui le ministre du Travail François Rebsamen doit présenter un plan à la mi-juin.

Le gouvernement compte en outre sur les effets des 30 milliards d'euros de crédits d'impôt (CICE) et d'exonérations de cotisations patronales du pacte de responsabilité, pour créer jusqu'à 500.000 emplois à l'horizon 2017.

Le ministre du Travail François Rebsamen lors d'une visite d'une agence Pôle Emploi à Savigny-le-Temple, le 26 mai 2014 [Pierre Andrieu / AFP/Archives]
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Le ministre du Travail François Rebsamen lors d'une visite d'une agence Pôle Emploi à Savigny-le-Temple, le 26 mai 2014

Sur le premier trimestre, l'Insee constate par ailleurs que 6,3% des personnes qui travaillent sont en situation de "sous-emploi", c'est-à-dire qu'ils sont à temps partiel mais souhaiteraient travailler davantage.

Chômeurs mis à part, l'Insee estime à 1,4 million le nombre de personnes inactives au sens du BIT qui souhaitent travailler, un chiffre en hausse de 55.000 sur un trimestre et de 101.000 sur un an. Ils constituent le "halo autour du chômage".

L'institut a par ailleurs révisé à la baisse le taux de chômage du quatrième trimestre 2013, de 9,8% à 9,7%, accentuant ainsi la baisse par rapport au troisième trimestre 2013 (9,9%).

A l'époque, cette diminution avait fait dire au gouvernement que la promesse d'inverser la courbe du chômage à la fin 2013 avait été tenue, alors que le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi avait continué à augmenter.

Le taux de chômage de l'Insee a atteint son pic historique (10,4% en métropole) à deux reprises en 1994 et 1997. Sur les 30 dernières années, il a atteint son plus bas niveau (6,8%) en 2008, peu avant la crise financière mondiale.

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