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Oscar Garcia, jeune étoile de la gastronomie

Le jeune chef étoilé Oscar Garcia dans son restaurant "La Maison d'Uzès", dans le sud de la France, le 7 avril 2014 [Sylvain Thomas / AFP] Le jeune chef étoilé Oscar Garcia dans son restaurant "La Maison d'Uzès", dans le sud de la France, le 7 avril 2014 [Sylvain Thomas / AFP]

A cinq ans il avait écrit au Père Noël pour recevoir une toque et un livre de cuisine. Moins de vingt ans plus tard, Oscar Garcia, est l'un des cinq plus jeunes chefs étoilés de l'histoire du Guide Michelin.

"La cuisine, c'est une vocation", affirme ce Toulousain à la tête de la Maison d'Uzès (Gard). "Il y a eu beaucoup de travail et aussi une part de don", souligne ce jeune homme de 25 ans, à l'air sérieux, cheveux courts, polo rayé et lunettes rectangulaires.

Sa principale qualité de cuisinier ? "Sa créativité", répond Nadine Garcia, sa maman. "Il va avoir des idées pour sublimer les goûts. Même avec des pâtes, il va essayer d'inventer".

Ses atouts ? "Son envie, sa volonté, sa capacité à trouver des solutions face à un problème. Et puis, il sait admettre ses erreurs. A la moindre remarque d'un client, il me téléphone", complète le chef Franck Putelat, son mentor.

Double étoilé pour son restaurant, le Parc à Carcassonne, M. Putelat a mis "le pied à l'étrier ou plutôt la casserole entre les mains" au jeune Oscar. Il l'a connu à 15 ans comme stagiaire. Plus tard, après l'école hôtelière, il l'a embauché.

L'étoile de Garcia brille aussi pour Putelat. C'est lui qui avait envoyé début 2013 son adjoint à la maison d'Uzès lorsque le propriétaire avait décidé de créer un restaurant gastronomique dans son hôtel 5 étoiles rénové.

Aujourd'hui, Putelat cosigne la carte alors que Garcia a la main sur le choix des fournisseurs. "J'avais dit qu'en trois ans Oscar était capable d'aller chercher une étoile", assure le chef carcassonnais, admiratif que son poulain ait décroché la distinction en quelques mois.

Les inspecteurs du Michelin ont du être convaincus par son filet de veau cuit à basse température piqué de lards gras et chorizo, son œuf poché dans du vin rouge servi avec des champignons asiatiques ou encore sa tarte au chocolat à la fleur de Cuo et citron yuzu.

- Charlotte aux poires -

"Les œufs, il les cuisine merveilleusement", constate son patron Arnaud Morandi. Il avait été convaincu d'embaucher ce jeune chef, spécialiste de la viande, en quatre menus tests proposés à des personnalités d'Uzès.

Le chef étoilé Oscar Garcia, 25 ans, pose dans son restaurant "La Maison d'Uzès", dans le sud de la France, le 7 avril 2014 [Sylvain Thomas / AFP]
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Le chef étoilé Oscar Garcia, 25 ans, pose dans son restaurant "La Maison d'Uzès", dans le sud de la France, le 7 avril 2014

"L'important est de ne jamais dénaturer le produit d'origine", souligne M. Garcia, ardent défenseur des produits locaux et d'une "haute gastronomie accessible" en terme de prix. Et s'il va au restaurant, jamais il ne critique: "Je connais trop les contraintes", dit-il.

Le métier de cuisinier, Oscar Garcia a toujours voulu le faire. "A trois ans, il essayait de cuisiner devant le camping gaz", se remémore Michel, son père architecte qui mitonne "les lentilles comme personne" dixit Oscar.

Les deux hommes partagent un même amour, celui de la mécanique et des 2CV qu'ils retapent. Cet automne, Oscar a prévu de laisser sa moto, une Ducati, et de partir en raid en Tunise, avec son père, en 2CV.

"Pendant les périodes de fêtes, on passait deux heures au rayon jouets des grands magasins. Mais il restait aussi deux heures devant les ustensiles de cuisine et les casseroles", renchérit Nadine, sa maman à la tête d'une agence de travail temporaire.

A neuf ans, Oscar Garcia avait déjà montré sa précocité. Au Canada, où sa famille avait déménagé, il avait gagne 20 dollars dans un concours de gastronomie à Montréal. Son plat: une charlotte aux poires.

Ces prédispositions avaient marqué Dominique Toulousy, à l'époque chef double étoilé à la tête des jardins de l'Opéra à Toulouse. Il devait avoir Oscar, 14 ans, en stage une semaine et l'avait gardé un mois.

"On voyait sa passion, son bonheur d'être dans une cuisine, attentif à tout", se souvient-il encore.

Pour son maitre Franck Putelat, le plus dur commence. "Il lui faut tenir la distance, rester humble, ne rien changer. Une étoile c'est furtif. Vous ne savez pas pourquoi vous la gagnez ou vous la perdez", prévient-il.

Oscar Garcia, qui ne se souvient que d'un loupé, "un cassoulet oublié un jour dans un four", vise lui "la perfection", pour "obtenir la 2e et même la 3e étoile". Et de rappeler: "Avoir une étoile, c'était dans mon contrat de travail".

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