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Gastronomie française : à quoi va ressembler le plan de soutien annoncé par Bercy face à la concurrence étrangère ?

À l’origine du constat d'Olivia Grégoire figure l’inquiétude des chefs français qui estiment que le prestige culinaire français est en déclin. [AFP]

La ministre déléguée aux Entreprises Olivia Grégoire a annoncé cette semaine un plan gouvernemental dédié au secteur de la «haute gastronomie» française, afin de la soutenir face à la concurrence de la gastronomie étrangère.

«La gastronomie fait face depuis la fin des années 90 à la montée en puissance des gastronomies étrangères et se trouve distancée par les performances et l'influence d'autres pays», s’est inquiétée Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Entreprises, vendredi 12 avril.

C’est ce constat qui l’a poussée à annoncer un plan gouvernemental pour la haute gastronomie française, le but étant de la faire remonter en puissance face à la concurrence étrangère. 

En partenariat avec Business France, ce plan consiste à créer deux institutions. La première, pilotée par la région Auvergne-Rhône-Alpes, sera un centre d'entraînement pour les jeunes talents français, notamment pour les compétitions culinaires internationales.

La seconde institution sera une Fédération ou un Institut des métiers de la haute gastronomie, afin de structurer la filière.

Aussi, Bercy souhaite intensifier les échanges de type Erasmus, à destination des métiers de bouche et du savoir-faire culinaire. Le ministère souhaite s’appuyer sur des programmes menés par les ambassades et le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. 

«Si les meilleurs en cocktails sont au Royaume-Uni, alors nos jeunes apprentis doivent pouvoir y aller cinq mois pour se parfaire», a indiqué la ministre à titre d’exemple.

La gastronomie française en baisse de prestige ?

La France compte aussi réactiver à l’étranger ses programmes de gastro-diplomatie, via le retour des événements en ambassade «Goût de/Good France», mais aussi via l'accompagnement inédit de projets entrepreneuriaux de chefs français dans quatre «marchés porteurs», parmi lesquels figurent l’Arabie Saoudite et Hong Kong.

À l’origine du constat d'Olivia Grégoire figure l’inquiétude des chefs français qui estiment que le prestige culinaire français est en déclin.

À titre d’exemple, Olivia Grégoire a fait référence aux résultats décevants des équipes françaises aux compétitions de cuisine internationales, comme le Bocuse d’Or, face aux scènes asiatiques, danoise, espagnoles ou encore péruviennes. 

«La gastronomie, c'est du “soft power” mais c'est aussi du “hard money”», a martelé la ministre. 

Un plan à 1,5 million d'euros

Parmi les incontournables de la scène gastronomique française, Alain Ducasse, chef le plus étoilé de France, a réagi favorablement à cette annonce : «C'est un fait avéré: nos concurrents ont de l'ambition et des moyens et ils développent des stratégies efficaces pour faire rayonner leurs cuisines», a-t-il déclaré à l’AFP

«À notre tour d'être ambitieux, volontaires et armés pour cette compétition à l'échelle du monde», a-t-il encouragé.

Le financement de ce plan «haute gastronomie», s’élève à 1,5 million d'euros. Deux tiers de cette somme seront dédiés à plusieurs événements culinaires en régions, liés aux Jeux olympiques et paralympiques.

Le secteur de la restauration représente 35,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Malgré la crise de recrutement, il est le cinquième secteur le plus pourvoyeur d'emplois dans le pays.

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