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Banditisme corse: procès de la "bande du Petit bar" à Marseille

"Le Petit Bar" à Ajaccio, réputé être le QG d'une bande de malfaiteurs corses, photographié le 8 avril 2013 [- / AFP/Archives] "Le Petit Bar" à Ajaccio, réputé être le QG d'une bande de malfaiteurs corses, photographié le 8 avril 2013 [- / AFP/Archives]

Le tribunal correctionnel de Marseille juge à partir de mercredi neuf personnes autour d'Ange Marie Michelosi, membre présumé de la bande dite du Petit bar d'Ajaccio, pour un dossier de trafic de stupéfiants en bande organisée sur fond de guerre entre clans rivaux.

Portant le même nom que son père, assassiné en 2008 et qui était propriétaire "du Petit bar", un établissement réputé être le QG d'une bande de malfaiteurs, Ange Marie Michelosi fils, âgé de 25 ans, est soupçonné par la justice d'avoir constitué une équipe, de s'être lourdement armé et d'avoir mis sur pied un trafic de drogues.

A ses côtés, huit hommes et une femme, âgés de 29 à 50 ans, vont être jugés pour leur implication à différents degrés dans les infractions d'association de malfaiteurs en vue de commettre un vol en bande organisée avec arme, et d'infractions à la législation sur les stupéfiants ainsi que sur les armes et les explosifs.

L'enquête démarre en avril 2011, avec la tentative d'assassinat d'un restaurateur d'Ajaccio, proche d'Alain Lucchini, lui-même proche d'Antoine Nivaggioni, le dirigeant d'une entreprise de sécurité assassiné en octobre 2008. De l'aveu même de certains des protagonistes, une guerre oppose le clan Michelosi et les proches d'Antoine Nivaggioni.

Une information judiciaire est ouverte et l'enquête se focalise rapidement sur Ange Marie Michelosi tout juste sorti de prison.

Des écoutes et une surveillance étroite autour de Michelosi permettent aux policiers d'identifier plusieurs hommes qui, avec une fébrilité apparente, protègent ses allées et venues, souvent affublés de gilets pare-balles.

Le 14 février 2012 les policiers décident de procéder aux interpellations. Ange Marie Michelosi est arrêté à son domicile, aux côtés de ce que les enquêtueurs considèrent être le noyau dur de son équipe, Pierre-Antoine Duval, Julien Paoletti, Don Jacques Serreri et Pierre Lutzu. Fabrice Chiappe est interpellé dans le hall de cet immeuble d'Ajaccio, porteur d'une arme de poing et d'un gilet pare-balles.

Un septième homme, Romain Salvini, est interpellé à son domicile. Enfin trois autres personnes seront ultérieurement mises en cause dans ce dossier.

Les perquisitions effectuées aux domiciles des différents protagonistes permettent de découvrir des courriers attestant d'un trafic de drogues orchestré par Michelosi, et des sommes en liquide.

Arsenal dans une planque

Deux jours plus tard, les policiers perquisitionnent un appartemant loué au nom de la mère de Michelosi, dans lequel est entreposé un arsenal comprenant plusieurs armes longues, des armes de poing, des munitions, une grenade, un engin explosif, des détonateurs, des plans d'une société de transport de fonds ainsi qu'une dizaine de kilos de cannabis et 500 grammes de cocaïne.

Si la justice a renvoyé ce groupe devant le tribunal correctionnel pour les infractions liées aux armes, aux explosifs, au trafic de drogues en bande organisée, et pour projet d'attaque d'un transport de fonds, un non-lieu a en revanche été prononcé faute de preuves pour tentatives d'assassinats en bande organisée, notamment celle visant le restaurateur d'Ajaccio.

La "bande du Petit Bar" est depuis les années 2000 au centre de nombreuses enquêtes sur des règlements de comptes.

Constituée autour de l'ancien parrain présumé Jean-Jé Colonna, décédé dans un accident de voiture en 2006, et de son successeur présumé, le patron du bar, Ange Marie Michelosi père, assassiné en 2008, la bande serait aujourd'hui sous l'autorité de Jacques Santoni.

Ce dernier, tétraplégique après un accident de moto, a été mis en examen courant décembre dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'avocat Antoine Sollacaro. En raison de son état de santé, l'homme, également mis en examen en octobre pour association de malfaiteurs dans un dossier d'extorsion, et condamné en février 2013 à trois ans de prison dans un autre dossier d'extorsion, est laissé libre sous contrôle judiciaire.

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