En direct
A suivre

Trou d'air dans les sondages pour Marine Le Pen

La présidente du Front National Marine Le Pen au siège de son parti à Nanterre le 17 décembre 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives] La présidente du Front National Marine Le Pen au siège de son parti à Nanterre le 17 décembre 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives]

A deux mois des élections municipales, la popularité de Marine Le Pen connaît des baisses significatives dans plusieurs sondages de janvier entérinant une dégradation depuis septembre, même si la présidente du FN reste à des niveaux élevés.

Avec cinq points en moins par rapport à décembre chez TNS Sofres (25%) et Opinion Way (27%) et quatre points en moins chez Ipsos (29%), la baisse de la présidente du FN dans les sondages de janvier est importante, même si l'institut CSA lui accorde un score stable.

Tous les instituts de sondage donnent en décembre ou janvier Mme Le Pen en baisse par rapport à septembre ou octobre : moins huit points chez TNS Sofres, Opinion Way et Ipsos, moins six points chez l'Ifop, moins quatre points pour CSA.

Une mauvaise nouvelle pour le FN, qui regarde avec attention les enquêtes d'opinion: le parti s'était bombardé "premier parti de France" après une étude Ifop d'octobre le plaçant en tête des intentions de vote (24%) pour les européennes de mai.

Bruno Jeanbart, directeur général associé d'Opinion Way, explique la baisse de novembre par les propos polémiques de Marine Le Pen, qui s'était étonnée que les otages français de retour du Sahel portent barbe et chèche.

Il semble plus circonspect sur les raisons de la baisse récente, suggérant un "petit phénomène lié à l'affaire Dieudonné". Marine Le Pen avait pourtant essayé de s'en démarquer, et avait dénoncé une instrumentalisation de l'affaire par le gouvernement contre le FN.

"Les débats sur les propos extrêmes, sur l'antisémitisme, ont pu réactiver dans une partie de l'électorat l'idée que le FN est un parti qui a aussi des excès", selon M. Jeanbart. Et de s'interroger: "Est-ce que Marine Le Pen n'a pas été à son sommet trop tôt?"

La "tendance à la baisse sur les derniers mois est nette", confirme Yves-Marie Cann, directeur en charge de l'opinion chez CSA, selon qui elle vient "plutôt des sympathisants UMP et plus globalement de la droite hors FN".

Il explique cette baisse par "les révélations au sujet de dérapages d'un certain nombre de têtes de listes FN qui ont remis sur le devant de la scène cette vieille image que cherchent à gommer à tout prix les dirigeants actuels du FN".

Marine Le Pen reste à un niveau élevé

La patronne du FN a préféré en sourire lundi sur RTL: les sondages, "ça s'en va et ça revient, c'est comme un tout petit rien... Ce sont des choses parfois, toujours conjoncturelles".

La présidente du Front National Marine Le Pen au siège de son parti à Nanterre le 17 décembre 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
La présidente du Front National Marine Le Pen au siège de son parti à Nanterre le 17 décembre 2013

Et comme le note M. Cann, qui pense qu'il faut "relativiser la baisse", "29% d'opinions favorables (chez CSA) reste un niveau assez élevé pour le FN, qui n'avait jamais été observé pour son père". "29%, c'est plus que certains ministres ou personnalités de droite: Jean-François Copé est à 24%, Michel Sapin et Cécile Duflot à 26%", note-t-il aussi.

Marine Le Pen a préféré sur RTL évacuer le sujet: "Ce qui m'intéresse, c'est de regarder les sondages des municipales".

Mais même sur ce sujet, la supposée ascension du FN est en doute. "Dans les enquêtes qu'on fait localement, il y a une petite détente, le FN est un peu moins haut qu'il ne l'était il y a deux mois", affirme M. Jeanbart.

"Cette baisse aura une influence sur les municipales si elle se confirme. Deux, trois points de moins d'un côté ou de l'autre, ça peut être ce qui va faire perdre ou gagner une ville à la droite", souligne-t-il.

"L'impact de la façon dont on perçoit (Marine Le Pen) peut refroidir le vote pour les candidats FN aux municipales", abonde M. Cann.

Un "trou d'air" ? Les proches de Marine Le Pen ne veulent pas y croire, comme en témoigne ce tweet de Florian Philippot dimanche : "Les remontées de terrain ce week-end partout sont excellentes, un nouveau seuil semble sur le point d'être franchi".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités