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"Inverser la courbe du chômage": l'objectif "premier" de François Hollande

François Hollande, le 28 novembre 2013 à Aubervilliers [Etienne Laurent / Pool/AFP] François Hollande, le 28 novembre 2013 à Aubervilliers [Etienne Laurent / Pool/AFP]

"Inverser la courbe du chômage" avant fin 2013: l'engagement pris voilà plus d'un an par François Hollande est devenu le leïtmotiv du gouvernement, face à une flambée quasi ininterrompue du chômage. Mais il faudra attendre le début 2014 pour juger de sa réussite.

Q: A QUOI FRANCOIS HOLLANDE S'EST-IL ENGAGE?

R: "Nous devons inverser la courbe du chômage d'ici un an", lance pour la première fois le chef de l’Etat le 9 septembre 2012 sur le plateau de TF1. "Nous devons y parvenir coûte que coûte", "d'ici un an", renchérit-il lors de ses voeux aux Français le 31 décembre, repoussant de fait l'échéance à fin 2013.

En février, nettement moins optimiste après des prévisions alarmantes de la Commission européenne, François Hollande lie le reflux du chômage à un regain de croissance, pas attendu avant 2014. "Si nous arrivons à accélérer la reprise, à anticiper la reprise, cet objectif peut être atteint", dit-il. Une déclaration interprétée comme un renoncement par l'opposition.

Mais peu après, il réaffirme que l'objectif est "tenable". Et va jusqu'à promettre, un mois plus tard, qu'"à la fin de l'année, nous serons dans une baisse du nombre de chômeurs".

Depuis, le président de la République a réitéré maintes fois sa "volonté" de parvenir à cette inflexion dont il a fait son "premier objectif". En dépit des prévisions des organismes internationaux qui n'ont jamais accrédité son optimisme.

Il a pris toutefois le soin de préciser qu'"il n'y aura pas de réduction durable du chômage sans croissance".

En septembre, sur TF1, il se montre très confiant. "On est tout près du but. Nous y sommes presque".

Q: QUELS CHIFFRES REGARDERA LE GOUVERNEMENT?

R: Il existe deux façons d'appréhender le chômage: le nombre d'inscrits à Pôle Emploi, que le ministère du Travail publie chaque mois, et le taux de chômage, calculé chaque trimestre par l'Insee à partir d'une enquête réalisée auprès de 100.000 personnes, selon des critères internationaux.

Pôle emploi recensait ainsi 3,29 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité fin septembre en métropole. Pour l'Insee, le taux de chômage s'élevait à 10,5% de la population active au deuxième trimestre, soit environ trois millions de personnes.

C'est au premier des ces deux indicateurs que le gouvernement se réfère le plus souvent. Bien connu du grand public, il a également l'avantage de refléter plus rapidement l'effet des emplois subventionnés, sur lequel l'exécutif mise beaucoup pour tenir son objectif.

Mais le gouvernement évoque aussi parfois le taux de l'Insee, souvent préféré par les économistes, qui le jugent plus pertinent en matière de comparaisons internationales. Ils apprécient également qu'il ne soit pas tributaire d'aléas administratifs (radiations etc...).

Malgré de possibles divergences ponctuelles, ces deux indicateurs ont généralement tendance à converger.

"Il y a une très grande proximité entre les deux courbes", fait-on valoir au ministère du Travail. "Si ça s'inverse pour l'une, ça s'inverse pour l'autre", assure-t-on, soucieux d'éviter que le débat tourne à "une querelle sur les chiffres" ou sur "le bon thermomètre" du chômage.

Q: QUAND POURRA-T-ON JUGER DE LA REUSSITE OU NON DU PARI PRESIDENTIEL?

R: Aux yeux du chef de l’État, le "bilan" ne pourra être fait que le 27 janvier, quand les chiffres des inscrits à Pôle emploi fin décembre seront connus.

Pour connaître le taux de chômage au quatrième trimestre, publié par l'Insee avec deux mois de décalage, il faudra toutefois attendre jusqu'au 6 mars 2014, soit quelques semaines avant les municipales.

A cette date, l'Institut de la statistique publiera un chiffre calculé sur la base d'une enquête rénovée, ce qui aboutira à baisser le taux de chômage de 0,3%. Une modification qui arrivera à un moment très délicat.

Mais l'opposition, comme l'opinion, pourraient réclamer des comptes au gouvernement dès la fin de l'année, échéance devenue symbolique à force d'être martelée par l'exécutif.

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