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Une de Minute sur Taubira: enquête pour injure publique à caractère racial

La Une de Minute le 12 novembre 2013  [Pierre Andrieu / AFP] La Une de Minute le 12 novembre 2013 [Pierre Andrieu / AFP]

Une enquête préliminaire pour injure publique à caractère racial a été ouverte mercredi sur la Une de Minute avec le titre "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", a annoncé le parquet de Paris.

Cette enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne. Cette couverture de l'hebdomadaire d'extrême droite a suscité l'indignation du monde politique, à droite comme à gauche.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé mardi soir qu'il saisissait la justice de cette Une. De son côté le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a expliqué, également mardi, que le gouvernement étudiait les "moyens d'agir contre la diffusion" de Minute.

Jean-Marc Ayrault à son arrivée à l'Elysée le 13 novembre 2013 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]
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Jean-Marc Ayrault à son arrivée à l'Elysée le 13 novembre 2013 à Paris
 

L'hebdomadaire était disponible en kiosque mercredi matin et aucune décision de justice n'avait été signifiée à la direction du magazine, alors que le gouvernement avait annoncé la veille étudier les moyens d'en empêcher la diffusion, a constaté l'AFP.

Jean-Marie Molitor, directeur de la publication de Minute, a indiqué à l'AFP n'avoir "reçu aucun papier bleu", autrement dit aucune décision de justice visant à empêcher la diffusion du magazine. Sous une photo de la ministre, le magazine a titré "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", renchérissant sur les insultes racistes qui l'ont visée récemment.

Interrogé par l'AFP mercredi matin, un porte-parole de Presstalis, distributeur de la presse française, a expliqué que seule une décision de justice pouvait bloquer la diffusion d'un journal, et qu'à sa connaissance aucune décision de ce type n'avait été prise pour Minute mercredi.

Si l'hebdomadaire devait être retiré des kiosques, a réagi sur Europe 1 l'humoriste Jamel Debbouze, ce serait "dommage". "On ne pourrait pas se rendre compte qu'ils sont cons, débiles" et cela remettrait en cause "la liberté d'expression". "Laissons les imbéciles dire tout et n'importe quoi et ne leur accordons pas d'importance". "Je sais que la France n'est absolument pas raciste. Évidemment, il y a du racisme en France. Mais, c'est une vraie nuance", a-t-il ajouté.

Mardi soir, Matignon avait annoncé dans un communiqué que le Premier ministre avait saisi le procureur de la République de Paris en portant à sa connaissance "ces faits susceptibles de constituer l'infraction d'injure publique à caractère racial".

Manuel Valls et Christiane Taubira lors d'un débat sur le Front national organisé par le collectif "La Gauche Forte" le 12 novembre 2013  à l'Assemblée à Paris [Pierre Andrieu / AFP]
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Manuel Valls et Christiane Taubira lors d'un débat sur le Front national organisé par le collectif "La Gauche Forte" le 12 novembre 2013 à l'Assemblée à Paris
 

Un peu plus tôt, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait affirmé que le gouvernement étudiait "les moyens d'agir contre la diffusion" du journal, à paraître mercredi. "Nous ne pouvons pas laisser passer cela", avait-il déclaré en marge d'un colloque à l'Assemblée nationale sur les réponses à apporter face à la montée du Front national.

Christiane Taubira, présente au même colloque, n'avait pas souhaité réagir et la Chancellerie, interrogée par l'AFP, avait exclu un peu plus tôt d'engager des poursuites.

 

 

 

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