En direct
A suivre

Un Grenelle des supporters, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. [MERIADECK POUR DIRECTMATIN]

Dimanche, sauf improbable surprise du Conseil d’Etat, l’Olympique Lyonnais ira disputer le derby à Saint-Etienne sans supporters. Une décision des pouvoirs publics qui a provoqué une immense colère chez le président lyonnais, Jean-Michel Aulas. Cette interdiction, et c’est bien là le problème, n’est pas un cas exceptionnel.

 

Les Bastiais ne se déplacent jamais à Nice, et inversement. Des années durant, il n’y avait pas plus de Parisiens au Vélodrome que d’Olympiens au Parc des Princes.

En clair, pour éviter les risques de bagarres, on choisit la solution la plus commode. Comme si on décidait de limiter la vitesse à 0 km/h sur la route (je suis sûr que certains y pensent, en plus) pour éviter tout risque d’accident.

Le souci, c’est que la France va organiser l’Euro 2016 avec des armées de supporters qui ne se conduisent pas toutes comme des ramasseurs de pâquerettes. Ce nettoyage par le vide n’a donc aucun sens.

Maintenant, il serait très exagéré de résumer ses interdictions à la mauvaise volonté de nos différents préfets. Certains supporters sont insupportables, et même dangereux. Entre ceux qui pensent qu’ils ont tous les pouvoirs, y compris de diriger leurs clubs respectifs, et ceux qui se donnent carrément rendez-vous sur des aires d’autoroutes pour se flanquer de joyeuses peignées…

Les «ultras» de tous les clubs se sentent hautement persécutés. Ils n’ont pas toujours raison, mais ils n’ont pas vraiment tort non plus, notamment au PSG, où on a préféré mettre tout le monde dans le même sac par mesure de sécurité.

Rien n’évoluera si personne ne veut y mettre un peu du sien. Organiser un vrai Grenelle des supporters, entre les présidents des associations décidés à faire évoluer les choses et des représentants du ministère de l’Intérieur prêts à faire autre chose que d’ouvrir le parachute, pourraient permettre de faire bouger les choses. J’ai souvent dit que j’étais prêt à aider dans cette histoire. Je renouvelle ma proposition aujourd’hui. •

«Les ultras se sentent hautement persécutés. Ils n’ont pas toujours raisons, mais ils n’ont pas vraiment tort.»

 

Magique "Ibracadrabra", par Pierre Ménès

 
 
 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités