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Vers une pénurie de gaz cet hiver ?

Un bruleur à gaz [Fred Tanneau / AFP/Archives] Un bruleur à gaz [Fred Tanneau / AFP/Archives]

L'état actuel des stocks de gaz en France est "insuffisant" pour assurer l'approvisionnement du pays en cas de vague de froid exceptionnelle cet hiver, a prévenu jeudi GRTgaz, filiale de GDF Suez qui gère l'essentiel du réseau français de gazoducs.

 

"En l'état, la combinaison des stratégies d'approvisionnement des fournisseurs sur le marché français pour l'hiver conduit à un niveau de remplissage des stockages clairement insuffisant pour être compensé en totalité par les autres points d'entrée en cas de pointe de froid", a souligné le gestionnaire dans un communiqué.

En clair, les opérateurs qui utilisent les autoroutes du gaz de GRTgaz ont privilégié pour cet hiver les approvisionnements terrestres et maritimes, délaissant pour des raisons de coûts les stockages, qui doivent être remplis en été en prévision de la saison froide, a expliqué le directeur général de GRTgaz, Thierry Trouvé, lors d'une conférence de presse.

"Les capacités souscrites sur les stockages souterrains s'avèrent en baisse par rapport aux années précédentes", souligne GRTgaz, alors qu'un soutirage minimal de ces stockages est nécessaire pour faire face à la consommation en période de forte demande, comme durant les pics hivernaux.

"La situation est plus tendue que les hivers précédents", a prévenu M. Trouvé.

Ainsi, si une vague de froid exceptionnelle telle que celle qui avait sévi en février 2012, lorsque la consommation de gaz avait atteint un record journalier de 3.400 gigawattheures, venait à se reproduire, "nous serions particulièrement fragiles", a-t-il ajouté.

GRTgaz avait déjà lancé des appels, en juin et juillet derniers, pour un renforcement des stocks de gaz en France afin d'éviter des problèmes d'approvisionnement en cas d'épisode de froid très intense.

Malgré ces alertes, le déficit s'élèverait encore à 270 GWh/j, en cas de températures de -11°C en moyenne pendant trois jours consécutifs, des conditions survenant statistiquement deux fois par siècle, selon l'analyse de GRTgaz.

En cas extrême, des réductions ou interruptions des livraisons de gaz (délestage) peuvent être décidées, notamment pour certaines clients industriels d'abord, et les clients particuliers ensuite.

A cette situation s'ajoute le fait que les quantités de GNL (gaz naturel liquéfié) alimentant les terminaux méthaniers français sont plus faibles que les années précédentes, et que des déficits de stockage sont observés aussi ailleurs en Europe, notamment en Allemagne.

Même si cette tension sur les stocks semble "plus marquée en France", selon GRTgaz, cela risquera de limiter les capacités de transport du gaz depuis les pays voisins pour couvrir la consommation française.

 

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