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Effets des ondes : l'agence sanitaire rend son avis

Des techniciens mesurent les émissions électromagnétiques dans une rue de Paris, en janvier 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives] Des techniciens mesurent les émissions électromagnétiques dans une rue de Paris, en janvier 2013 [Martin Bureau / AFP/Archives]

L'Agence de sécurité sanitaire rend mardi, en plein déploiement de la technologie 4G et d'utilisation grandissante des supports sans fil, ses conclusions sur les effets des ondes électromagnétiques après avoir passé en revue des centaines d'études scientifiques.

A l'issue de deux ans de travaux, le groupe de 16 experts, spécialement formé pour cette nouvelle évaluation des risques liés aux ondes des radiofréquences, fera des recommandations.

Marc Mortureux, le directeur général de l'Anses, a indiqué à l'AFP que depuis 2009, date du dernier avis de l'agence sur le sujet, "plusieurs centaines d'études nouvelles" avaient été prises en compte.

Les interrogations sur le plan sanitaire ont émergé alors que les technologies sans fil connaissent un déploiement toujours plus large. Ces nouvelles technologies sont susceptibles d'augmenter l'exposition de la population générale, via de nouvelles antennes, ou des utilisateurs, via de nouveaux équipements (smartphones dernière génération, tablettes, etc.), résume l'Anses.

La 4G va permettre d'avoir sur un smartphone ou une tablette mobile un débit internet équivalent à celui d'une ligne fixe.

Depuis 2009, les pouvoirs publics s'appuient sur un précédent avis de l'Anses (ex-Afsset) qui avait alors acté l'absence de preuves sur la nocivité des radiofréquences, tout en recommandant la réduction des expositions dès que c'est possible, principalement pour l'usage des téléphones portables, la source d'exposition la plus élevée.

Des techniciens installent des relais téléphoniques sur le toit d'un immeuble parisien, en 2003 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Des techniciens installent des relais téléphoniques sur le toit d'un immeuble parisien, en 2003
 

Les ondes électromagnétiques sont générées, à des degrés divers, par de nombreux appareils (radios, micro-ondes, téléphones sans fil et portables, systèmes Wifi ou Wimax, radars, télécommandes, micros sans fil, etc.) et par les antennes-relais.

L'association Priartem a souligné lundi que "ce rapport revêt une importance d'autant plus grande que, depuis plusieurs mois, le gouvernement soumet toute définition de sa politique de santé publique dans ce domaine aux conclusions qui y seront contenues".

Effets thermiques

Au vu des interrogations persistantes sur de possibles impacts sanitaires des ondes, l'Anses a décidé en 2011 l'instauration d'un dispositif pérenne sur le sujet avec la mise en place du groupe d'experts "radiofréquences et santé" ainsi qu'une instance de dialogue réunissant associations, industriels, syndicats et scientifiques.

Un document ministériel de mars 2013, reprenant l'avis de l'Anses de 2009, rappelle la position des experts: "une exposition aiguë de forte intensité aux champs électromagnétiques peut provoquer des effets thermiques", soit une augmentation de la température des tissus.

"C'est pour empêcher ces effets que des valeurs limites d'exposition ont été élaborées" et par ailleurs "des interrogations subsistent sur les effets à long terme pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles", rappelle le document.

Un homme consulte son smartphone [Justin Sullivan / Getty/AFP/Archives]
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Un homme consulte son smartphone
 

Pour cette raison, l'Organisation mondiale de la santé a classé en mai 2011 les champs électromagnétiques radiofréquences (de 9 à 300 GHz) comme "peut-être cancérogènes".

En 2009, selon l'Anses, les travaux de recherche disponibles ne permettaient pas d'identifier un mécanisme d'effet non thermique, un sujet d'inquiétude pour certaines associations qui suspectent d'autres effets et militent pour une réduction de l'exposition de la population.

Le seuil limite fait ainsi l'objet de débat. Fixé entre 41 volts par mètre (V/m) et 61 V/m (en fonction des technologies), il est dans les faits largement en dessous de ces valeurs. Selon les travaux du Comité d'expérimentation sur les ondes (Copic), sur 97% du territoire français, les émissions des antennes sont inférieures à 2,7 V/m.

Et pour abaisser ce seuil à 0,6V/m, un niveau réclamé par certaines associations, il faudrait au moins multiplier le nombre d'antennes par trois, a estimé le Copic, dans ces conclusions remises en septembre au gouvernement.

Le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a lui l'intention de travailler sur "les points atypiques", qui dépassent l'exposition moyenne, tout en restant dans les limites réglementaires.

 

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