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UIMM : l'ex-président désigne les syndicats

L'ancien président de l'UIMM, Arnaud Leenhardt, le 19 janvier 2009 le tribunal de Grande Instance de Paris [Joel Saget / AFP/Archives]

L'ancien président de l'UIMM, Arnaud Leenhardt (1985-1999) a affirmé mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris que les bénéficiaires de la "caisse noire" de la fédération de la métallurgie étaient "les cinq syndicats représentatifs".

 

La justice s'interroge sur la destination de quelque 16 millions d'Euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l'Epim (Entraide professionnelle des industries et des métaux), une structure destinée à apporter "un appui moral et matériel" à ses adhérents subissant un conflit du travail.

Cité comme témoin par l'UIMM, Arnaud Leenhardt, ancien-président de la fédération de la métallurgie qui avait embauché Denis Gautier-Sauvagnac, l'ex-vice-président-secrétaire général et principal prévenu du dossier, a rapporté à la cour les confidences de son prédécesseur Pierre Guillen, aujourd'hui décédé.

Interrogé sur les bénéficiaires des enveloppes d'argent liquide de l'Epim, il s'est montré affirmatif: "C'était les cinq syndicats représentatifs", a-t-il dit. Selon lui, le CNPF (ancêtre du Medef) aurait également touché des enveloppes.

Au début de l'enquête, Pierre Guillen, vice-président délégué général de l'UIMM de 1972 à 1984 avait, lui, mentionné d'autres destinataires comme des journalistes, des sociologues et des bureaux d'études, évoquant "des dépenses de rayonnement".

Mais à l'audience, Arnaud Leenhardt persiste et signe, expliquant que son prédécesseur lui avait expliqué que "ces pratiques étaient légales et pas contraires aux statuts de l'UIMM".

"Le patronat avait besoin de syndicats qui soient solides. Quand on a des grèves avec séquestration, on est bien content d'avoir un syndicat capable de canaliser ces débordements et de favoriser une reprise du travail", a-t-il expliqué.

On a aussi évoqué un éventuel financement de partis politiques et de parlementaires?, interroge alors la présidente, Agnès Quantin.

"Pour les partis, je n'avais pas la possibilité de vérifier et pour les parlementaires, oui, certains ont soutenu des amendements mais cela s'est toujours fait dans un cadre légal".

"Mais ce système peut favoriser la corruption?" "Rien n'est jamais garanti, c'est un système basé sur la confiance", dit-il.

"François Chérèque a contesté votre version des faits et affirmé que la CFDT n'a jamais reçu d'espèces?", relance la présidente.

"A chacun sa vérité. Quand on voit cette réaction, on peut comprendre pourquoi l'UIMM ne veut pas donner les noms des bénéficiaires".

Autre raison, selon lui, pour garder le silence: "La jalousie que cela aurait pu provoquer", dit-il.

Auparavant, Arnaud Leenhardt avait expliqué le fonctionnement du comité de l'Epim qui se réunissait une fois par an pour contrôler l'utilisation des fonds.

"Ce comité était composé des anciens présidents et des membres du bureau de l'UIMM". On examinait les aides allouées aux entreprises confrontées à des conflits sociaux et, d'une façon discrète aux autres bénéficiaires dont on a parlé", a-t-il expliqué.

 

 

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