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En congrès à Lille, le mouvement HLM veut passer à l'action

Cécile Duflot visite des HLM en construction le 3 janvier 2013 à L'Haÿ-les-Roses [Fred Dufour / AFP/Archives] Cécile Duflot visite des HLM en construction le 3 janvier 2013 à L'Haÿ-les-Roses [Fred Dufour / AFP/Archives]

Construire 120.000 logements sociaux par an, en rénover 100.000 autres au plan thermique, le mouvement HLM réuni en congrès à Lille à partir de mardi, veut passer à l'action grâce à des moyens accrus.

Ces derniers mois, diverses mesures prises par le gouvernement - la hausse du plafond du Livret A, le taux réduit de TVA à 5% pour la construction et la rénovation de logements sociaux, ou encore la mutualisation des fonds propres de ses différents organismes -, ont amplifié les moyens d'action de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe 760 organismes HLM.

"Le congrès 2013 constatera la qualité du travail effectué avec la ministre du Logement. Nous avons trouvé en Cécile Duflot une ministre active, dynamique et à notre écoute. Je lui rendrai hommage et je demanderai au congrès d'appuyer sa démarche même si on n'est pas toujours d'accord sur tout", a déclaré à l'AFP le député socialiste Jean-Louis Dumont, le président de l'Union sociale pour l'habitat.

La ministre du Logement doit prononcer un discours mardi à l'ouverture du congrès, qui prendra fin jeudi avec la visite du ministre de la Ville, François Lamy.

"Les agréments et la construction chutaient depuis plusieurs années, nous avons stabilisé cette courbe, et elle commence à s'inverser. Nous aurons en 2013 plus d'agréments de logements que les années antérieures", a déclaré M. Dumont.

"Les enjeux sont très importants"

"Les enjeux sont très importants: construire plus, répondre aux besoins, réhabiliter plus et mieux. Nous avons les règles nécessaires afin que dans les trois années à venir, on construise 120.000 logements par an. Le mot d'ordre de notre congrès est +Agir+", a-t-il poursuivi.

L'objectif affiché par le gouvernement, et inscrit dans le Pacte d’objectifs et de moyens signé le 8 juillet par l'Etat avec le mouvement HLM, est de construire 150.000 logements sociaux locatifs par an - les 30.000 restants étant à l'initiative de collectivités locales ou d'autres opérateurs.

Jean-Louis Dumont, président de l'USH, le 3 décembre 2012 dans son bureau à Paris [Pierre Verdy / AFP/Archives]
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Jean-Louis Dumont, président de l'USH, le 3 décembre 2012 dans son bureau à Paris

Autre progrès en vue, qui doit permettre de mieux cerner les besoins et d'y répondre plus efficacement, la mise en place, inscrite dans le projet de loi sur le Logement Duflot voté à l'assemblée, d'un dossier unique national pour les demandeurs de logement social, accessible à l'ensemble des bailleurs et réservataires.

Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes soulignait que seuls 25% des logements sociaux sont construits dans les zones les plus tendues, c'est-à-dire là où la pénurie de logements est la plus forte.

"Il n'y a pas une demande énorme sur tout le territoire: il y a des secteurs où on renouvelle le parc, où on répond à une demande ciblée et très limitée. En revanche à Paris et en Ile-de-France ou dans de grandes métropoles comme Lille, Nantes, dans la région PACA, à Montpellier, il y a une forte demande: c'est à cette demande-là que nous devons répondre", explique M Dumont.

Mais pour passer à la vitesse supérieure en matière de construction de logements sociaux dans les mois à venir, de nombreux obstacles restent à lever, estime M Dumont.

"L'administration, passéiste, en est restée à une politique de quotas, que les préfets d'ailleurs n'attribuent pas", dénonce-t-il. Ainsi certaines opérations de construction de logements sociaux tardent-elles à démarrer, faute d'obtenir leur agrément.

En outre dans ces zones, notamment à Paris, certaines opérations immobilières montées par des promoteurs privés et comportant une tranche de logements réservée à l'organisme HLM sont bloquées, en raison de la frilosité des banques, qui exigent une proportion élevée d'appartements pré-vendus avant de financer un projet, rapporte M. Dumont.

Seule ombre au tableau de l'année écoulée, selon M. Dumont: la disparition programmée du Crédit immobilier de France (CIF), qui avait une "expertise particulière dans le domaine de l'accession très sociale et de l'aide des populations fragiles".

Spécialisé dans le crédit immobilier aux ménages modestes et lié au mouvement HLM, le CIF est en cours de démantèlement après avoir dû demander la garantie de l'Etat pour éviter la cessation de paiement l'an dernier.

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