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Un cargo chargé de vingt tonnes de cannabis arraisonné

Photo fournie le 10 septembre 2013 par les Douanes française montrant Le Luna-S (d), battant pavillon tanzanien, arraisonné en Méditerranée par les autorités le 8 septembre 2013 [ / Douanes française/AFP] Photo fournie le 10 septembre 2013 par les Douanes française montrant Le Luna-S (d), battant pavillon tanzanien, arraisonné en Méditerranée par les autorités le 8 septembre 2013 [ / Douanes française/AFP]

Une vingtaine de tonnes de résine de cannabis, dont une partie a été brûlée par l'équipage, se trouvaient à bord d'un navire de commerce arraisonné dimanche par la marine française en Méditerranée, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture maritime de la Méditerranée qui évoque "une prise exceptionnelle".

Selon la préfecture, un peu moins de la moitié du tonnage transporté par le Luna-S a été préservé des flammes.

"A notre connaissance, il s'agit de la plus grosse prise réalisée par l'Etat français en Méditerranée. C'est une prise exceptionnelle", a déclaré le vice-amiral d'escadre Yves Joly, préfet maritime de la Méditerranéée, lors d'une conférence de presse.

La valeur marchande de la vingtaine de tonnes serait comprise "entre 40 et 50 millions d'euros", selon le directeur régional des douanes Hugues-Lionel Galy.

La plus grosse saisie pour la France remonte à 1999, avec une prise de 23,5 tonnes, mais dans un port, celui de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Le Luna-S, un navire de 82 m battant pavillon tanzanien et âgé d'une trentaine d'années, avec à bord huit hommes se déclarant de nationalité syrienne, avait été arraisonné dimanche, après avoir été repéré par un avion des Douanes françaises, dans les eaux internationales entre le sud-ouest de la Sardaigne et le nord-est de l'Algérie. Il serait parti du Maroc et faisait route vers l'Egypte ou la Libye, et ne transportait aucune autre marchandise.

A l'approche du bâtiment, l'équipage a mis le feu au navire, un sinistre que les marins français, soutenus par des moyens algériens, ont mis des heures à circonscrire. "C'était un sabordage clairement préparé", a commenté M. Joly, précisant que l'équipage n'a pas opposé de violence.

Le Luna-S, battant pavillon tanzanien, se dirige vers Toulon escorté par les Douanes françaises, le 12 septembre 2013  [Franck Pennant / AFP]
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Le Luna-S, battant pavillon tanzanien, se dirige vers Toulon escorté par les Douanes françaises, le 12 septembre 2013
 

Remorqué par l'Abeille Flandre, navire spécialisé dans les interventions en haute mer, le Luna-S est finalemen arrivé jeudi en fin d'après-midi à Toulon, ainsi que le navire de la marine française, avec à son bord l'équipage du cargo sous contrôle de la justice française.

Le parquet de Marseille, saisi en tant que JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) va ouvrir une information judiciaire pour "trafic de stupéfiants" et requérir la mise en détention des huit hommes "qui encourent 10 ans d'emprisonnement pour trafic de stupéfiants", selon son procureur Brice Robin, qui participait à cette conférence de presse commune.

Le magistrat marseillais a au passage salué la qualité de "l'entraide répressive internationale" et "l'excellente collaboration" douanes-marine-justice dans cette opération.

La Tanzanie, en vertu de la convention de Vienne de 1988 régissant les modalités de lutte contre le trafic de stupéfiants par voie maritime, a également autorisé l'arraisonnement et la visite du navire, puis abandonné sa compétence juridictionnellle au profit de la France.

Interrogé sur les indices ayant conduit à l'arraisonnement du navire, le responsable des douanes a simplement indiqué qu'il était "un peu en dehors des routes" et que les services de renseignements avaient également fourni des informations. Il a précisé que le Luna-S "avait disparu depuis quelques semaines du commerce traditionnel, et qu'il était devenu suspect".

Le Luna-S est le 3e cargo arraisonné en Méditerranée occidentale en six mois avec à son bord d'importants tonnages de résine de cannabis, après l'"Adam" en avril et le "Gold Star" en septembre, deux opérations italiennes.

Les enquêteurs vont d'ailleurs tenter de vérifier "s'il y a un lien entre l'organisation ayant fait partir le navire intercepté par les autorités italiennes (le "Gold Star", ndlr)" et le Luna-S, a précisé le directeur inter-régional de la PJ, Christian Sainte.

 

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