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Une chanson de rap scandalise des élus UMP

Le rappeur Kery James chante le 7 septembre 2013 à Nice pour l'ouverture des Jeux de la Francophonie [Valery Hache / AFP] Le rappeur Kery James chante le 7 septembre 2013 à Nice pour l'ouverture des Jeux de la Francophonie [Valery Hache / AFP]

La ministre déléguée chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, a fait part de son incompréhension lundi après que des élus UMP se sont scandalisés des paroles d'une chanson interprétée par le rappeur Kery James lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de la Francophonie samedi à Nice.

"Est-ce que (...) l'expression artistique qu'est le rap n'a pas sa place à Nice? Je ne comprends pas ce qui fonde" les critiques exprimées samedi, "on n'a pas dû entendre les mêmes choses au même moment", a estimé la ministre, interrogée par l'AFP, parlant d'une "polémique désolante".

Quelques minutes après la fin de la cérémonie, le député et président du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti (UMP) avait twitté : "Hollande et Benguigui imposent une chanson scandaleuse et inappropriée sur la révolution des banlieues aux Jeux de la Francophonie".

Joint par l'AFP, l'élu, citant les paroles qui l'avaient le plus choqué ("Ce que la France ne nous donne pas, on va lui prendre" ou encore "Nous derrière les barreaux, eux au Sénat"), a estimé que "donner l'impression que la France est séparée en deux" n'était pas "opportun" pour des Jeux qui doivent être "une fête qui rassemble".

"Que le gouvernement socialiste impose cet artiste" qui, a-t-il fait remarquer, a écopé en 2009 d'une peine de prison avec sursis pour s'en être pris physiquement à un autre rappeur, était "une faute", a-t-il ajouté.

Le député-maire UMP de Nice et président du Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF) Christian Estrosi, qui avait lui aussi réagi dès samedi soir, a précisé lundi à l'AFP que cette chanson, "imposée à la dernière minute", était "malvenue et sans rapport avec la francophonie".

"Affirmer qu'il y a deux France, alors que la France est l'hôte de 55 nations et devait montrer son unité, est une faute morale", a-t-il jugé.

Le rappeur Kery James chante le 7 septembre 2013 à Nice pour l'ouverture des Jeux de la Francophonie [Valery Hache / AFP]
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Le rappeur Kery James chante le 7 septembre 2013 à Nice pour l'ouverture des Jeux de la Francophonie
 

"Les choix artistiques" de cette soirée d'ouverture qui mêlait notamment Isabelle Boulay, Grand Corps Malade et Magic System, ont "été menés d'un commun accord avec le CNJF" et n'ont "pas du tout été imposés", a cependant assuré Mme Benguigui.

"Banlieusards", la chanson incriminée, "est une œuvre citoyenne, elle met en avant des valeurs comme l'éducation, le travail, l'autonomisation" et "quand il parle de révolution, c'est de révolution civique", un "message qui va au-delà de la France (...), qui parle à Dakar (...), à la jeunesse de Bamako, de Tunis", à "une Francophonie qui souffre actuellement", a-t-elle dit.

Et de souligner qu'à l'issue de la cérémonie à laquelle il assistait, le président sénégalais Macky Sall avait invité Kery James et sa chorale à participer à la cérémonie d'ouverture du prochain sommet des chefs d’État francophones qui aura lieu à Dakar en 2014.

 

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