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Marseille : le débat sur l'insécurité en milieu hospitalier relancé

Vue générale de l'Hôpital Nord à Marseille [Boris Horvat / AFP/Archives] Vue générale de l'Hôpital Nord à Marseille [Boris Horvat / AFP/Archives]

Le personnel des hôpitaux de Marseille a de nouveau dénoncé jeudi l'insécurité en milieu hospitalier, après qu'un incident grave survenu et révélé en août eut refait parler de lui.

Revenant sur cet événement, le journal La Provence titre jeudi sur une "prise d'otages" "passée sous silence", ce qu'ont démenti les pouvoirs publics.

Dans la nuit du 12 au 13 août, la police avait été appelée à l'Hôpital Nord pour un homme, blessé par balles dans une tentative de règlement de comptes, qui avait menacé pendant un quart d'heure le personnel avec une arme car il avait été transféré dans une chambre où il craignait d'être visé par ses agresseurs, selon le récit des faits rapporté à la presse par une représentante syndicale. Elle était interrogée au moment où, à l'hôpital de la Conception, un infirmier des urgences venait d'être blessé au bras par un homme mêlé à une affaire de meurtre.

Aucune arme n'avait finalement été trouvée par les policiers.

"Contrairement à ce qui a été rapporté par La Provence, il n'y a eu ni prise d'otage, ni séquestration à l'hôpital Nord", a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls en marge d'un déplacement dans le Val-d'Oise. "En revanche, un incident qui n'était pas anodin, mais qui n'a pas été caché, qui n'a été caché par personne, a bien eu lieu", a-t-il précisé, appelant à la "mesure".

"Un patient bien connu de la justice aurait été vu avec une arme et aurait sommé le personnel de ne rien dire sur la présence de celle-ci", a-t-il ajouté. "Ce sont des faits graves. Mais les mots ont leur importance", -a-t-il encore dit, tandis que, jeudi après-midi, la direction de La Provence maintenait sa version, "sûre de ce que nous avons annoncé".

Selon la préfecture de police, "afin de sécuriser le personnel hospitalier, les services de police ont maintenu leur présence" puis "plus tard, la direction de l'hôpital décidait la sortie du patient".

Rien n'a été caché

"Le personnel n'est plus en mesure d'assurer ses fonctions dans la sécurité. Ce type de situation devient banal !", a déploré jeudi auprès de l'AFP Audrey Jolibois, secrétaire générale adjointe de FO à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 4 septembre 2013 à l'Elysée à Paris [Bertrand Guay / AFP]
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Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 4 septembre 2013 à l'Elysée à Paris
 

Jeudi, le parquet de Marseille a annoncé qu'il ouvrait une enquête préliminaire sur cette affaire. L'Ordre national des infirmiers a fait part de son intention de se porter partie civile si l'agression était avérée.

Selon l'AP-HM, "les soignants n’ayant pas souhaité déposer plainte par crainte de représailles et en l’absence de flagrant délit, il n’avait pas été possible de saisir le procureur de la République".

Les hôpitaux affirment en revanche que rien n'a été caché: "C’est sur la base de cet événement et de l’agression par arme blanche d’un infirmier que le directeur général a très exceptionnellement sollicité par courrier du 19 août l’aide des pouvoirs publics, après consultation du maire".

Le 20 août, lors de sa visite à la Conception, "le Premier ministre a demandé l'organisation d'une réunion entre l'hôpital, les responsables de la police nationale et de la mairie (...) Ce travail est en cours", ajoute l'AP-HM.

Selon la ministre marseillaise Marie-Arlette Carlotti, "il a été décidé d'actualiser la convention entre les forces de l'ordre et l'hôpital". "La convention est prête et sera présentée prochainement", indique-t-elle, regrettant les "réactions excessives et surjouées de certains responsables politiques" depuis jeudi devant cet événement déjà connu.

Un plan à l’AP-HM sera par ailleurs présenté au Comité d’hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail du 9 septembre.

"Le directeur général a fait ce qu'il fallait (en sollicitant les autorités)", a commenté jeudi la secrétaire de la CGT à l'AP-HM Danielle Ceccaldi, dénonçant, au-delà de cette agression, "une violence extérieure qui nous dépasse".

Pour cette infirmière, une mesure serait de permettre l'anonymat dans le dépôt de plaintes, ou encore que les services soient clos et équipés de sonnette la nuit. "On a beaucoup de choses à faire pour protéger les agents, et ce ne sont pas deux policiers aux urgences qui vont résoudre le problème".

Mercredi, les ministres de la Santé et de l'Intérieur ont annoncé qu'ils comptaient améliorer les dispositifs dans les hôpitaux de France. A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 23 août, un homme avait tiré trois fois sur un couple à l'entrée des urgences.

 

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