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Les enquêteurs sur le cas des disparues de Perpignan

Photo prise le 2 juin 2013 à Perpignan d'Allison Benitez [Alexandre Durand / AFP/Archives] Photo prise le 2 juin 2013 à Perpignan d'Allison Benitez [Alexandre Durand / AFP/Archives]

Les policiers se livrent à un discret travail de fourmi pour tenter de résoudre l'énigme de la disparition d'Allison et Marie-Josée Benitez, dont on est sans nouvelles depuis plus d'un mois à Perpignan.

 

En dépit de l'impatience de l'opinion, les policiers ne craignent guère que le temps joue contre eux car ils ne croient plus vraiment qu'il s'agisse de sauver les deux femmes d'une quelconque séquestration. Ce sont plutôt deux corps qu'ils recherchent. Et si Allison et Marie-Josée ont été victimes d'un crime, l'urgence d'identifier son auteur semble amoindrie par l'hypothèse de sa mort.

A force de persévérance, les portables, les ordinateurs, les caméras de vidéosurveillance, les emplois du temps, les voitures, toutes ces pièces du puzzle scrutées une à une par les enquêteurs finiront peut-être par s'assembler pour dévoilé ce qui s'est passé le 14 juillet à Perpignan.

Ce jour-là, Allison, 19 ans, candidate à l'élection de Miss Roussillon, et sa mère de 53 ans, épouse trompée du légionnaire Francisco Benitez, se sont volatilisées. "Il n'y a aucune raison de croire à une autre explication que criminelle", dit une source proche du dossier.

Les soupçons se sont concentrés sur le père d'Allison, l'adjudant-chef aux états de services exemplaires et à la vie privée compliquée.

 

Faire parler les portables

Il s'est suicidé le 5 août en clamant son innocence. Mais, même après sa mort, la suspicion s'est faite plus pesante, avec la révélation qu'il avait été entendu comme témoin, en 2004, au sujet d'une autre disparition aux circonstances étrangement similaires: celle de Simone de Oliveira Alves à Nîmes. Elle était alors sa maîtresse.

Dans les deux cas, Benitez est le dernier témoin connu.

Marie-Josée et Francisco avaient décidé de se séparer l'hiver précédent quand elle avait appris, de leur fille, qu'il avait une maîtresse en Espagne, disent des sources informées. Francisco Benitez se partageait désormais entre le domicile conjugal, la caserne et l'Espagne.

Le 14 juillet, selon sa version des faits, il aurait déposé Allison en voiture à Canet-en-Roussillon pour une réunion préparatoire au concours des miss. Il serait revenu à Perpignan, aurait eu une dispute avec Marie-Josée au sujet d'une facture d'électricité, serait retourné chercher Allison au Canet, et serait revenu avec elle à Perpignan pour constater que Marie-Josée avait préparé ses valises. Allison et Marie-Josée seraient parties ensemble.

Le dernier signe de vie des deux femmes est un texto de 17H17 où Marie-Josée, mère de cinq enfants de cinq pères différents selon une proche, dit à l'une d'entre eux qu'elle se rend à Toulouse.

 

Les déplacements de Benitez intriguent

Est-ce bien elle qui a écrit le message ? En tout cas, les analyses montrent qu'elle ou son portable se trouvait bien dans le quartier à ce moment-là, dit une source informée. Elles montrent aussi que le même portable était toujours dans le quartier le lendemain. Cela signifierait que Marie-Josée n'avait pas rallié Toulouse.

La dernière trace laissée par Simone, neuf ans auparavant, était aussi un texto.

Ces communications, les policiers essaient de les faire parler, comme toutes les caméras auprès du domicile ou de la caserne de Francisco Benitez, qui reste le suspect numéro un.

Les policiers tâchent de reconstituer au plus près son emploi du temps entre le 13 et le 22, jour où il a signalé les disparitions pour la première fois aux policiers.

Ce laps de temps laisse beaucoup de temps pour, le cas échéant, escamoter des corps. Les policiers travaillent donc sur les véhicules personnels et professionnels du soldat. Les centaines de kilomètres qu'il a parcourus entre le 14 et le 22 les intriguent. Quant à fouiller les immenses terrains militaires qu'il fréquentait, les policiers s'y emploieront quand ils seront guidés par des informations précises.

Leurs investigations devraient aussi les conduire en Andalousie (sud de l'Espagne), d'où était originaire Francisco Benitez, pour vérifier les premières informations venues d'outre-Pyrénées selon lesquelles il n'avait rien à cacher de son passé quand il est entré dans la Légion.

 

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