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Disparues de Perpignan : que sait-on de l'affaire ?

Des policiers devant la caserne de la Légion étrangère où Francisco Benitez a été retrouvé pendu, le 5 août 2013 à Perpignan Des policiers devant la caserne de la Légion étrangère où Francisco Benitez a été retrouvé pendu, le 5 août 2013 à Perpignan [Raymond Roig / AFP]

Le suicide de Francisco Benitez, mari et père des deux disparues de Perpignan, prive les enquêteurs de leur seul témoin direct, mais ne laisse pas totalement dépourvus des policiers fortement mobilisés face à différentes hypothèses.

 

Le drame passionnel

Un "faisceau d'indices et de présomptions" selon les mots du procureur adjoint Luc-André Lenormand faisait de Francisco Benitez un "témoin capital", pour ne pas dire un coupable idéal, tel que le légionnaire se croyait désigné par la presse et l'opinion publique.

Son épouse Marie-Josée et lui étaient en instance de séparation, même s'il n'y avait pas de procédure de divorce.

Les policiers se disposaient à lui poser beaucoup de questions. Car le scénario d'un départ volontaire de sa femme et de leur fille Allison, 19 ans, le 14 juillet repose sur ses seules déclarations, qu'aucun témoin n'a jusqu'alors confirmées ou infirmées.

Il ne s'est pas empressé de signaler les disparitions, note une source proche de l'enquête.

 

Le plaidoyer du père

Il a clamé son innocence dans ses derniers messages. "Allison, c'est ma vie", proclamait-il. Aucun antécédent récent de violence ou de plainte n'a été rapporté. Le maire de Perpignan Jean-Marc Pujol l'a croisé lors d'actions de solidarité. Il décrit un homme "très actif au niveau social, ouvert vers les autres".

Eric Barbet, le frère de Marie-Josée, ne croit pas à la culpabilité de son beau-frère. Il lui a parlé dimanche et trouvé "une personne totalement détruite", ne supportant plus les atteintes à son honneur, a-t-il dit à Europe 1.

 

La disparition volontaire

Le procureur adjoint Luc-André Lenormand lors d'une conférence de presse, le 5 août 2013 à Perpignan [Raymond Roig / AFP]
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Le procureur adjoint Luc-André Lenormand lors d'une conférence de presse, le 5 août 2013 à Perpignan
 

La justice n'y croit guère. Aucune activité n'a été décelée sur les comptes des disparues depuis le 14 juillet. Les portables, introuvables, ont été coupés au même moment à 17H17 ce jour-là. Le dernier signal est un message envoyé du portable de Marie-Josée à l'une de ses deux filles nées d'une précédente union. "C'est une décision difficile à prendre mais nous partons à Toulouse", dit le texte. Mais rien n'indique que c'est Marie-Josée qui l'a envoyé. Allison, candidate décrite comme zélée à l'élection de Miss Roussillon le 11 août, n'avait apparemment aucune raison de partir. Et en effet aucun élément ne révèle de préparatifs de départ.

 

Personne n'a vu les deux femmes dans la rue avec leurs valises.

Mais Eric Barbet croit que sa soeur "est quelque part. Je pense qu'elle a fui le domicile suite à une colère... Vu l'ampleur de la situation, elle sait plus comment refaire surface. Il faut vraiment qu'elle se manifeste".

 

La mauvaise rencontre

Elle n'est pas exclue. Mais aucun témoin, ni la vidéosurveillance à la gare n'ont vu les deux femmes monter dans une voiture, un taxi ou un train.

 

Le dispositif d'enquête

Une cellule spéciale mobilise une trentaine d'enquêteurs de la police judiciaire, saisie dans le cadre d'une information pour recherche des causes de la disparition. La justice devait ouvrir mardi une autre information, sur les causes de la mort de Francisco Benitez, même si le suicide par pendaison ne fait pas de doute. L'autopsie du corps est prévue mercredi à Montpellier.

 

Les investigations

Francisco Benitez, le 18 mai 2013 à Perpignan [Alexandre Durand / AFP/Archives]
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Francisco Benitez, le 18 mai 2013 à Perpignan
 

Faute de témoignage direct, les enquêteurs collectent les données matérielles. La police scientifique a passé au peigne fin l'appartement des Benitez, mais aussi la caserne où il s'est donné la mort, à la recherche d'indices de commission d'un crime, dit-on de source proche de l'enquête.

Les enquêteurs exploitent le téléphone et l'ordinateur portables de Francisco Benitez. Ils cherchent à reconstituer son emploi du temps. Ils cherchent aussi à localiser d'où a été envoyé le message parti du portable de Marie-Josée.

Parmi leurs auditions, ils devaient rapidement entendre des soldats de la caserne où Francisco Benitez s'est suicidé pour tenter de reconstituer son emploi du temps, mais aussi d'autres unités où il a servi.

Les policiers ne négligeront pas sa dernière vidéo diffusée sur internet et apparemment enregistrée à la caserne. Mais était-il seul quand elle a été tournée ?

 

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