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Du nouveau pour le secteur automobile français

Philippe Varin, patron de PSA Peugeot Citroën, tient une conférence de presse, le 31 juillet 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP] Philippe Varin, patron de PSA Peugeot Citroën, tient une conférence de presse, le 31 juillet 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP]

L'horizon se dégage un peu pour le marché automobile français dont la chute devrait ralentir au second semestre, ce qui viendrait soutenir les efforts déjà payants de PSA Peugeot Citroën et Renault pour sortir du marasme.

Les immatriculations en France ont grignoté 0,9% en données brutes en juillet à 150.248 voitures, signant leur premier rebond depuis octobre 2011. Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), s'il reste prudent, veut y voir le premier signe d'un ralentissement de la chute à deux chiffres enregistrée en 2012 et au premier semestre.

Sur les sept premiers mois de l'année, la tendance reste morose, avec des ventes en recul de 9,7%. Le CCFA pense que la baisse devrait être contenue à -8% cette année, après -14% en 2012.

La tendance devrait être la même au niveau européen, avec un repli attendu par l'institut IHS Automotive de 5% à 11,4 millions de voitures, après un décrochage de 8,2% l'an dernier. Cette prévision est partagée par les deux grands groupes français, PSA Peugeot Citroën et Renault. En terme de production, la tendance devrait être meilleure car une partie des voitures sortant des usines européennes sont exportées. L'équipementier Valeo prévoit ainsi un repli limité entre 2 et 3%.

"Nous avons atteint un point bas" en Europe, espérait le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon lors de la présentation des résultats semestriels mercredi. Quelques jours auparavant, le numéro deux de Renault, Carlos Tavares, disait tabler sur un deuxième semestre "moins difficile que le premier" même si le marché devrait rester "à des niveaux particulièrement faibles."

"Regain indéniable"

Des voitures garées dans un parking de l'usine PSA Peugeot Citroën de Mulhouse [Sébastien Bozon / AFP/Archives]
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Des voitures garées dans un parking de l'usine PSA Peugeot Citroën de Mulhouse
 

En France, cette inflexion devrait profiter avant tout aux constructeurs nationaux, qui dominent le marché avec une part supérieure à 50%. Ils ont d'ailleurs plus profité que leurs concurrents étrangers de la timide reprise en juillet.

"Il y a un regain indéniable pour les Français grâce au renouvellement de leur gamme", commente Bertrand Rakoto, analyste chez Polk, que ce soit avec les 2008 et 3008 chez Peugeot, le nouveau C4 Picasso chez Citroën, ou encore la Clio 4, le Captur de Renault et la nouvelle Sandero de sa marque à bas coûts Dacia.

Cet effet devrait se poursuivre au second semestre, avec la montée en puissance de certains de ces modèles.

PSA et Renault s'en sont déjà sortis mieux que prévu au premier semestre. Renault, moins dépendant de l'Europe que son concurrent, a réussi à dégager une marge opérationnelle positive, à 211 millions d'euros, dans sa branche automobile, grâce à ces succès commerciaux, mais aussi à "une politique de prix vertueuse en Europe" où la guerre des prix est féroce, ou encore des mesures d'économies.

PSA, moins tourné vers l'international et qui souffre donc plus de la chute des marchés français, mais aussi espagnol et italien, a quand même réussi à réduire la perte opérationnelle courante de sa division auto au premier semestre à 510 millions, en vendant plus de véhicules à forte valeur ajoutée et en ayant dépensé moins pour la production, les achats et la recherche et développement.

Ceci a conduit le numéro un automobile français, en pleine restructuration, a revoir légèrement en hausse sa prévision pour l'année. Il espère réduire sa consommation de liquidités un peu plus que prévu.

Renault pour sa part table toujours sur une hausse de ses ventes mondiales, une marge opérationnelle et un flux de trésorerie opérationnel positifs pour sa branche automobile, "sous réserve qu'il n'y ait pas de nouvelle détérioration des conditions de marché".

Pour 2014, aucun rebond spectaculaire des ventes n'est attendu. Le cabinet spécialisé Alix Partners table au contraire sur "une stagnation du marché" sur le Vieux continent, sur fond de chômage et de stagnation des revenus.

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