En direct
A suivre

Sarkozy veut rester un recours à droite

Nicolas Sarkozy, le 8 juillet 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP] Nicolas Sarkozy, le 8 juillet 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP]

En une apparition brève mais ultra médiatisée à l'UMP, Nicolas Sarkozy a montré qu'il entendait rester un recours pour la droite à la présidentielle de 2017, voire le chef naturel d'une famille politique en convalescence et dans de graves difficultés financières.

Ce n'était donc pas son "retour" en politique, a juré l'ancien président devant les centaines de cadres réunis au siège de l'UMP lundi. Mais si sa présence lors de ce bureau politique extraordinaire était motivée par la crise financière du parti, aggravée par le rejet de son compte de campagne présidentielle 2012, jugé non sincère, Nicolas Sarkozy s'est surtout attaché à délivrer un discours politique, comme s'il était en meeting et comme s'il était resté le chef de l'UMP. D'ailleurs, si la réunion était à huis clos, son propos, retransmis sur son compte Twitter en quasi direct, visait bien une large audience.

Ainsi, il a mis en garde contre les divisions dans sa famille, une critique à peine voilée au couple Copé-Fillon qui s'est déchiré à l'automne dernier. Il s'est inquiété de "la crise des idées politiques", jugeant le clivage gauche-droite "démodé", et s'est alarmé des dangers courus par l'Europe. Évoquant l'idée du "progrès", il s'est félicité de qu'elle soit "reprise par certains d'entre vous", une allusion claire à François Fillon, qui en a récemment fait l'un de ses nouveaux thèmes.

Jean-François Copé (g) et Nicolas Sarkozy, le 8 juillet 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP]
Photo
ci-dessus
Jean-François Copé (g) et Nicolas Sarkozy, le 8 juillet 2013 à Paris
 

"La meilleure défense c'est l'attaque", a analysé, auprès de l'AFP, un ancien ministre, alors que Nicolas Sarkozy est également mis en examen pour "abus de faiblesse" de la milliardaire Liliane Bettencourt, une affaire dans laquelle le parquet de Bordeaux a néanmoins requis un non-lieu.

"ça se jouera avant, dans les sondages"

Sous couvert d'anonymat, cet ancien ministre trouve aussi que la réunion avait "un peu des allures de +Fillon-bashing+", dont les soutiens assurent pourtant que "rien n'entravera sa détermination", comme l'a dit Eric Ciotti mardi.

Sur le fond, lors de ce BP, "il n'a pas du tout été question des comptes" de l'UMP, constate le même ancien ministre qui y participait. De fait, aucune voix ne s'est publiquement élevée à droite pour critiquer la gestion des dépenses de la campagne présidentielle. A son arrivée comme à son départ, M. Sarkozy a été acclamé, sous les caméras, par 200 à 300 sympathisants surexcités réclamant son retour à l’Élysée. Les plus sarkozystes y ont évidemment vu les signes d'une ferveur inégalée à droite.

"Quelque part, le patron était de retour dans la maison", s'est félicitée l'ancienne ministre Nadine Morano, trésorière de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy.

Loin de ce tableau idyllique, l'ancien ministre cité plus haut assure qu'"un certain nombre de parlementaires sont restés sur leur faim", face à un "Sarko qui ne change pas". Surtout, cet élu s'inquiète de revoir "une séquence où l'UMP parle à l'UMP. Qu'on parle de millions pour sauver le parti alors que des Français ne peuvent pas partir en vacances...", soupire-t-il.

L'ancienne ministre Nadine Morano, trésorière de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy, le 8 juillet 2013 à Paris [Fred Dufour / AFP]
Photo
ci-dessus
L'ancienne ministre Nadine Morano, trésorière de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy, le 8 juillet 2013 à Paris
 

Au sein d'une droite qui reste très marquée par la culture du chef, l'ancien président de la République s'est installé depuis un an dans la posture de l'absent omniprésent. Annonçant, mais de manière ambiguë, son retrait au soir de sa défaite face à François Hollande, le 6 mai 2012, il sortait déjà de sa réserve, trois mois plus tard, pour critiquer en creux l'attentisme de son successeur dans le dossier syrien.

Depuis, la chronique du retour annoncé de Nicolas Sarkozy n'a pas cessé, d'autant que la guerre Copé-Fillon a laissé l'UMP sans leader incontesté. Lors de scrutins partiels, le premier parti d'opposition a profité des faiblesses de la gauche au gouvernement, mais l'UMP a eu du mal à parler d'une seule voix, notamment sur le mariage homosexuel, l'Europe ou la conduite à tenir face au FN, sorti renforcé par l'an I du quinquennat Hollande.

 
 

A en croire les proches de l'ex-chef de l'Etat et ceux de son ancien Premier ministre, la primaire ne départagera pas les deux hommes, parce que, disent les uns et les autres, "ça se jouera avant, dans les sondages".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités