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Hommage à Pierre Mauroy aux Invalides

Hommage national aux Invalides Hommage national aux Invalides[AFP]

Quatre jours après sa mort, un hommage national, avec François Hollande et la famille socialiste au complet, est rendu ce mardi matin aux Invalides à Pierre Mauroy, ancien Premier ministre (1981-84) et maire de Lille, unanimement salué comme un grand homme d'Etat voire "un modèle" pour le PS.

De nombreuses personnalités de gauche comme de droite, à commencer par les anciens Premiers ministres Michel Rocard, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin et Edith Cresson, se sont réunies mardi dans la cour des Invalides pour assister à l'hommage national à Pierre Mauroy.

Tous les membres du gouvernement étaient également présents, de même que la maire de Lille Martine Aubry et son père Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne et ministre des Finances de M. Mauroy. Plusieurs anciens ministres de M. Mitterrand, comme Jack Lang, Robert Badinter ou Michel Charasse, étaient aussi présents.

Les présidents de l'UMP, Jean-François Copé, de l'UDI, Jean-Louis Borloo, du MoDem, François Bayrou, se sont également déplacés pour cet hommage de la Nation à Pierre Mauroy, de même que les anciens présidents du Sénat Gérard Larcher et Christian Poncelet.

Dans la cour pavée résonnant de la Marseillaise et de la Marche funèbre, le président de la République, François Hollande a pris la parole: "Pierre Mauroy est entré dans l'Histoire pour avoir été l'artisan de grandes conquêtes sociales et de libertés nouvelles", a dit le chef de l'Etat.

Il a également souligné que l'ancien Premier ministre "a surtout fait des choix, des choix essentiels dont nous sommes les uns les autres, quelle que soit notre place dans la vie politique, les héritiers".

"Les choix du réformisme d'abord. Pour Pierre Mauroy, réformer ce n'était pas renoncer, c'était réussir. Réformer, c'était se défaire de l'illusion des mots pour passer à la réalité des actes, réformer ce n'était pas céder à la réalité, c'était la saisir à la gorge pour la transformer", a ajouté M. Hollande.

Avalanche de réactions

Pierre Mauroy est mort vendredi matin à 84 ans à l'hôpital Percy de Clamart, un an après son opération pour un cancer du poumon. Annoncée depuis Tokyo par Laurent Fabius, qui lui avait succédé à Matignon en 1984, cette disparition a entraîné une avalanche de réactions émues et élogieuses, dépassant le clivage droite/gauche.

François Bayrou (MoDem) a ainsi rappelé le "rôle clé" qu'il a joué au début des années 80 lorsqu'"avec Jacques Delors il réussit à convaincre François Mitterrand de la nécessité vitale de rester dans le système monétaire européen et de choisir une politique de discipline et de rigueur".

Pierre Mauroy le 18 juin 1995 à Lille [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Pierre Mauroy le 18 juin 1995 à Lille
 

Artisan de l'union de la gauche, qui a orchestré le changement de 1981 avec des réformes emblématiques (retraite à 60 ans, 39 heures de travail hebdomadaire, abolition de la peine de mort, nationalisations etc), le premier Premier ministre de François Mitterrand a aussi été dépeint en social-démocrate convaincu, grand défenseur de la construction européenne. Ce que ne devrait pas manquer de rappeler François Hollande dans son éloge funèbre suivant les honneurs militaires.

"Pierre Mauroy ne trompait pas, il ne mentait pas, il allait jusqu'au bout de ses convictions en prenant la réalité telle qu'elle était", avait souligné vendredi le président de la République, parlant aussi d'"un homme de fidélité, à ses origines ouvrières, sa région, au socialisme et à l'unité de la gauche".

Après la cérémonie nationale, un hommage des socialistes est prévu à 12h00 au siège du parti, rue de Solférino. Autour de sa veuve Gilberte Mauroy et des anciens ministres des cabinets Mauroy, Lionel Jospin, Martine Aubry ou encore Harlem Désir devraient s'exprimer pour saluer la mémoire de celui qui fut aussi premier secrétaire (1988-92).

La dépouille retournera ensuite à Lille, pour que ses anciens administrés puissent venir se recueillir à l'Hôtel de ville. Le corps y sera visible par le public de mardi soir à mercredi soir.

Les funérailles seront célébrées jeudi après-midi à la cathédrale Notre-Dame de La Treille par l'archevêque de Lille, Mgr Laurent Ulrich. Pierre Mauroy devrait être inhumé au cimetière de l'Est, dans la ville dont il fut maire de 1973 à 2001.

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